Faut dire que je me suis forcé pendant des années à visiter les FIAC et les musées histoire de comprendre pourquoi je n'accrochais pas à l'art moderne. Et, je dois bien avouer qu'à part quelques uns (Nicky de St Phalle, les frères Di Rosa, Banksy, Robert Combas et quelques autres), pas grand chose de ce qui a été produit depuis les années 80 ne m'a vraiment emballé.

Je m'étais donc résolu a un divorce pour incompatibilité d'humeur avec l'art moderne, et, à vrai dire, une fois nos chemins séparés, nous ne nous en portions que mieux l'un et l'autre.

Malheureusement, un "artiste" - et là je fais des efforts surhumains pour ne pas dire ce que j'en pense histoire d'éviter le procès en diffamation à sub-way - s'est mis en tête de venir me pourrir la vie la vue. Les deux en fait.

Cet "artiste" dont je préfère taire ne nom pour ne pas risquer de lui faire de publicité, s'est mis en tête de planter ça juste devant mes fenêtres :

Ceci n'est malheureusement pas un gag

Installer des lettres en tôle de 17 m de hauteur (un de plus qu'à Hollywood, nous précise tout fier de lui l'"artiste" en question) formant le nom de la ville serait donc l'alpha et l'oméga de l'art moderne.

Pour ma part, je suis encore capable de me rappeler où j'habite sans qu'on ait besoin de me le marquer devant mes fenêtres. Je dis pas que d'ici quelques années, la dégénérescence sénile aidant, ça ne puisse pas être utile, mais à ce moment là, il y a des chances pour que ça n'entre pas dans mes priorités.

Bien évidemment, l'"artiste" en question a trouvé une oreille réceptive du côté de la mairie qui s'est empressée de prêter le terrain. Et moi qui croyait que le massif de l'étoile était une zone protégée. Bon, d'accord, on a le maire qu'on mérite (et le premier adjoint aussi), mais là, faut vraiment croire que j'ai un karma de merde.

Quand on pense qu'on ne peut pas aller y promener l'été à cause des risques d'incendie et qu'on va aller y saboter le paysage pour mettre des lettres en tôle peintes en blanc (certainement pour que la tôle chauffe mieux au soleil), on a envie d'aller se taper la tête contre les murs.

Si au moins l'"artiste" avait eu l'idée d'écrire "Vous êtes ici" j'aurai trouvé ça drôle. Mais là, franchement, je regrette de pas avoir fait des études de serial killer.

Source : article du figaro.