John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. "Excommunié", tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde.
On n'a pas pris une telle claque depuis The Raid, qui prête ici quelques cascadeurs et acteurs pour notre plus grand bonheur.
Si l'on peut regretter que tous les gunfights traditionnels puissent paraitre extrêmement fades à côté du génie et de la maestria montrée dans toutes les autres scènes (la bibliothèque, le musée, le cheval, les motos, les disciples de Dacascos, les chiens, tout est parfait, tout est magnifique), et surtout si l'on peut regretter la fin, ces deux "défauts" ne sont rien à côté du kiff immense ressenti devant tout le reste.
Les deux premiers étaient de très bons films. Ce troisième épisode est un grand film.
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Message n° 4288280, posté par liloboot à 10:41 le 19/05/2019
C'est sympa, The Raid, mais je n'ai jamais compris l'hyper engouement pour le film. Encore moins celui pour le 2e et ses 45 premières minutes insupportables.
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 4288322, posté par FP Unchained à 23:41 le 19/05/2019
: C'est sympa, The Raid, mais je n'ai jamais compris l'hyper engouement pour le film. Encore moins celui pour le 2e et ses 45 premières minutes insupportables.
OSEF vu la qualité de l'action du second.
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Message n° 4288390, posté par tenia à 20:15 le 20/05/2019
Les scènes d'action sont fantastiques (que ce soit le triple prologue de début de film, la choré des clébards à Casablanca ou le final à pompe), malgré un sadisme graphique qui m'a semblé un cran au-dessus du précédent jusqu'au grand guignol (toute la baston dans le musée au couteau a fait marrer toute la salle, moi inclus, mais je ne sais pas trop si on était autant censé en rire). C'est d'autant plus impressionnant que très souvent, les plans durent assez longuement, permettant de profiter en toute simplicité des chorégraphies toujours lisibles et toujours impressionnantes. Alors oui, ça peut devenir répétitif, notamment les coups de pieds dans les balloches (le bollocks-count doit être aussi élevé que le bodycount), mais ça passe plutôt bien.
Elles masquent cependant mal un élargissement bien bien mal mené de l'univers de John Wick. Que ce soit Mark Dacascos et son personnage de bouffon une scène sur deux, Fishburne qui cachetonne pour 4 minutes d'écran, Taghmaoui qui rempile pour l'arabe de service ou McShane coincé dans un rôle qui n'a aucune autre utilité que de relier des bouts de script entre eux jusqu'à une fin ouverte totalement artificielle.
Le souci principal est surtout que toute l'histoire mafieuse plus large (la fameuse Grande Table) est à peu près incompréhensible, puisque si on passe notre temps à nous rabâcher qu'il y a des règles pour que l'ordre règne, tout le monde ne semble rien avoir à foutre de mettre un bordel sans nom, mais surtout sans queue ni tête (à part à supposer que ce monde réglé comme du papier à musique est en fait géré par les plus grosses têtes de mule teubées de la planète).
Cela donne de fait l'impression qu'alors que Wick est censé être acculé, il est face à un gloubi boulga informe qui ne l'empêche pourtant pas de se balader à droite à gauche avant évidemment de se voir donner une trouzième chance (à ce niveau de prévisibilité, vous m'excuserez de ne pas considérer cela comme un spoiler). Et alors que c'est clairement ses actions qui propulsent le récit, ce dernier semble glisser sur lui, sans aucune emprise, au point de retourner la chose et de donner l'impression que Wick (et nous avec) subissons les événements. On ne sait plus trop si le script est en pilote automatique ou en mode osef total mais la trame de fond semble soudainement devenir inconséquente, alors que clairement, c'est le cœur d'intérêt du film, qui passe quand même pas mal de temps à nous montrer des rouages supplémentaires de l'univers du film.
Sinon, c'est toujours aussi beau, Reeves a trouvé le second rôle de sa vie après Neo (petit clin d'oeil dans le film, d'ailleurs), et la BO est totalement naze.
: Y a beaucoup de jeux d’optiques et de miroirs, mais ce n’est plus aussi surprenant que dan le 2, et donc ce n’est plus aussi bluffant.
Je trouve surtout que ça joue beaucoup moins avec les symétries. L'esthétique est effectivement la même (notamment tout le "lounge administratif" dans le Continental), mais le travail sur le cadre non.
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Message n° 4288581, posté par FP Unchained à 14:20 le 25/05/2019
: Les scènes d'action sont fantastiques (que ce soit le triple prologue de début de film, la choré des clébards à Casablanca ou le final à pompe), malgré un sadisme graphique qui m'a semblé un cran au-dessus du précédent jusqu'au grand guignol (toute la baston dans le musée au couteau a fait marrer toute la salle, moi inclus, mais je ne sais pas trop si on était autant censé en rire). C'est d'autant plus impressionnant que très souvent, les plans durent assez longuement, permettant de profiter en toute simplicité des chorégraphies toujours lisibles et toujours impressionnantes. Alors oui, ça peut devenir répétitif, notamment les coups de pieds dans les balloches (le bollocks-count doit être aussi élevé que le bodycount), mais ça passe plutôt bien.
C'est quand même évident que tout le film est très drôle, à commencer par cette scène.
Tout comme le bollocks-count, j'ai beaucoup aimé ce running gag (et les autres runnings gags d'ailleurs) qui montre bien combien John n'a plus le temps d'être correct.
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Message n° 4288586, posté par Baje à 19:04 le 25/05/2019
Très bon début avec la scène dans la bibliothèque et la poursuite qui s'ensuit. Pour une série de films dont l'une des notoriétés repose sur les headshots, on peut remarquer que toute la première partie du film s'emploie à le montrer se défendre avec autre chose que des armes à feu (sauf le pistolet qu'il doit remonter), en gros ce qui lui tombe sous la main, et en pratiquant surtout le corps à corps dans une série de chorégraphies suffisamment réalistes et brutales pour qu'on puisse y croire, et pour la plupart oublier que ce sont des chorégraphies. Ils ont aussi clairement cherché à instiller un minimum d'originalité et de variété dans les combats pour ne pas lasser, et ça fonctionne plutôt bien.
Keanu Reeves donne encore plus de sa personne dans celui-là, c'est assez impressionnant. On peut dire qu'avec lui et Tom Cruise, le cinéma d'action américain a trouvé ses deux meilleurs éléments, ceux qui font qu'on y CROIT. Ça fait vraiment plaisir de voir des cascades et de la bagarre interprétées par les acteurs et non par leurs doublures (c'est surtout en ça qu'on peut le comparer à The Raid). La scène des couteaux est HALLUCINANTE, Keanu est tout bonnement bluffant de maîtrise. Un moment vraiment réjouissant, parfaitement exécuté, avec des traits d'humour très bien distillés.
Certaines fatalities sont à la limite du cartoonesque, mais ça m'a plu. Le film assume clairement à ce moment-là son côté absurde et over the top. Encore une fois on a l'impression qu'il y des assassins de cette organisation à chaque coin de rue, les forces de l'ordre sont radicalement absentes de l'équation (contrairement aux deux précédents), et apparemment dans cet univers on peut se battre à mort au milieu d'une foule sans faire réagir personne. Aux oubliettes la discrétion, maintenant c'est la fête du slip.
La scène des motos est clairement inspirée de The Villainess, en moins longue et moins impressionnante tout de même. Il y a une partie en plan séquence mais qui dure moins longtemps. Ça reste tout à fait efficace même si la comparaison est en défaveur de celui-là.
Bref on part sur les chapeaux de roue avec un enchaînement de séquences incroyables, jusqu'au départ pour le Maroc. Ensuite le rythme redescend et le film devient assez brutalement beaucoup plus conventionnel et banal.
Toute la scène de gunfight à Casablanca est bien trop longue et répétitive. C'est un enchaînement de séquences qu'on a déjà vues cent fois, y compris dans les premiers films, je-me-cache-derrière-un-pilier, j'attends-que-les-méchants-se-mettent-gentiment-à-découvert, je-bute-le-méchant. Sans parler de la surabondance de sang numérique qui est particulièrement voyant et gênant durant cette séquence.
Et la scène commence par un malentendu assez incompréhensible : pourquoi Halle Berry pète les plombs (en signant probablement son arrêt de mort) alors que son chien n'est même pas mort ? Il semble même aller très bien ensuite, n'a pas l'air blessé, et les aide à défaire les ennemis.
En revanche, le bon point de ce passage est l'implication de Berry. J'ai dans l'idée que les producteurs ne seraient pas contre un spin off sur son personnage, l'actrice se débrouille vraiment bien et le départ du film du personnage reste suffisamment ouvert pour envisager son retour sous une forme ou une autre.
Saïd Taghmaoui l'erreur de casting. Je ne comprends pas. Quelle idée d'avoir choisi un acteur avec aussi peu de charisme et de présence pour un rôle censé représenter une figure d'autorité suprême.
Et pour la suite, les différents retournements de veste / changements de camp m'ont un peu lassé, en plus de reposer sur une organisation si mystérieuse et ésotérique, au fonctionnement si opaque que plus rien ne finit par avoir de sens (si tant est que ça en avait déjà).
Le climax dans l'hôtel n'est ni surprenant ni impressionnant, et la résistance aux coups/chutes/blessures de John Wick est tellement poussée dans ses retranchements, le type dispose de capacités tellement surnaturelles à ce niveau qu'il vaut mieux finir par en rire.
Bref j'ai préféré au deuxième pour le début survitaminé et l'enchaînement de séquences ultra excitantes qui ne lésinent ni sur la violence ni sur l'absence de limites du héros. Mais le scénariste ne savait ensuite clairement plus comment sortir le personnage de sa situation impossible, et a donc simplement choisi de le faire revenir à son point de départ sur tous les plans. Pas très intéressant tout ça.
Je reste curieux de voir ce qu'ils vont faire pour la suite étant donné que la fin est pratiquement identique à celle du second, et que la mythologie plutôt intrigante qu'ils avaient mis en place est déjà en train de montrer ses limites.
-- je parles pas au cons sa les instruits
Message n° 4288591, posté par tenia à 10:28 le 26/05/2019
: Et la scène commence par un malentendu assez incompréhensible : pourquoi Halle Berry pète les plombs (en signant probablement son arrêt de mort) alors que son chien n'est même pas mort ? Il semble même aller très bien ensuite, n'a pas l'air blessé, et les aide à défaire les ennemis.
Une grosse partie du film avance grâce à la bêtise des amis ou ennemis de John, tout de même.
: Saïd Taghmaoui l'erreur de casting. Je ne comprends pas. Quelle idée d'avoir choisi un acteur avec aussi peu de charisme et de présence pour un rôle censé représenter une figure d'autorité suprême.
Il joue pour la 92e fois de sa carrière l'arabe de service.FP a raison de dire que le film est clairement censé être marrant.
: Le climax dans l'hôtel n'est ni surprenant ni impressionnant, et la résistance aux coups/chutes/blessures de John Wick est tellement poussée dans ses retranchements, le type dispose de capacités tellement surnaturelles à ce niveau qu'il vaut mieux finir par en rire.
De nombreuses interviews du cast et de l'équipe indique que son surnom de Baba Yaga renvoie aussi à ces capacités quasi surnaturelles.Par contre, dans le combat final face aux 2 Indonésiens puis face à Bozo le clown, il gagne mais il est au bout de sa vie. Quand il peine à se relever, ce n'était pas prévu dans le script mais conservé pour cela, comme quand Cruise se pète la cheville dans Fallout et qu'on le laisse boiter un peu à l'écran.
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Message n° 4288633, posté par FP Unchained à 21:32 le 27/05/2019
: La scène des motos est clairement inspirée de The Villainess, en moins longue et moins impressionnante tout de même. Il y a une partie en plan séquence mais qui dure moins longtemps. Ça reste tout à fait efficace même si la comparaison est en défaveur de celui-là.
Je t'ai fait confiance et suis tout de suite allé le regarder. Je suis en train, là, à vrai dire. Et je n'arrive même pas à continuer tellement c'est mauvais, chiant, inintéressant, et mal branlé dans le scénario. La narration est atroce, j'ai décroché après 20 minutes.
Et pour cette scène d'ailleurs, je te conseille de la revoir (le film est sur Netflix). Elle n'est pas super lisible et elle est même tout autant hystérique que le reste des scènes d'action, ce qui me dérange beaucoup. Je te conseille aussi de la voir pour te rappeler qu'elle est bien plus courte, autant dans sa durée globale que dans celle du plan séquence.
Ce n'est pas la seule ressemblance que les deux films partagent. Dans l'écurie, je me suis mis à hurler au plagiat mais les chevaux ne sont qu'entendus.
Enfin bref. Peut-être qu'en 2017 j'aurais aimé ces scènes d'action, comme toi et spaces. Aujourd'hui, je trouve ça atroce et irregardable.
J'aime lorsque l'action est hystérique. Pas la caméra. Et pour avoir revu certaines scènes de The Raid, c'est exactement comme ça. Comme John Wick, en somme. Même comme Fallout d'ailleurs.
Une caméra frénétique, nerveuse et parkinsonnesque (malgré une certaine stabilité, certes, mais elle part dans tous les sens), pour moi, ce n'est pas de la classe, de la fougue. C'est de la fébrilité. C'est du Kingsman du pauvre (et pourtant, Dieu sait que je ne suis pas le plus grand fan des scènes d'action de Kingsman).
Bref, merci toute l'équipe de John Wick d'avoir magnifié grâce à votre budget plein d'idées que vous avez vues ailleurs.