États-Unis, années 70. Nous suivons le très brillant Jack à travers cinq incidents et découvrons les meurtres qui vont marquer son parcours de tueur en série. L’histoire est vécue du point de vue de Jack. Il considère chaque meurtre comme une œuvre d’art en soi. Alors que l’ultime et inévitable intervention de la police ne cesse de se rapprocher (ce qui exaspère Jack et lui met la pression) il décide — contrairement à toute logique — de prendre de plus en plus de risques. Tout au long du film, nous découvrons les descriptions de Jack sur sa situation personnelle, ses problèmes et ses pensées à travers sa conversation avec un inconnu, Verge. Un mélange grotesque de sophismes, d’apitoiement presque enfantin sur soi et d'explications détaillées sur les manœuvres dangereuses et difficiles de Jack.
On juge un film d'auteur à partir de l'oeuvre entière de son auteur, à mes yeux, et ici, ça semble plus vrai que jamais. Ainsi, j'ai l'impression qu'il faudra attendre plusieurs années pour pouvoir véritablement parler de ce film car il faudra savoir si LVT assume de s'être servi de ce Jack comme d'un testament artistique, une semi-autobiographie revenant sur son oeuvre entière au détour d'une conversation vers l'Enfer. Si c'est véritablement son dernier film, comme il le laisse entendre dans toute la dernière heure.
Peut-être que je changerai d'avis dans quelques jours ou semaines, le temps que le film grandisse en moi. Il y a des choses particulièrement horribles là-dedans, et le film est véritablement dérangeant. Mais là, c'est vraiment tout ce qui me vient. J'aurais beaucoup de mal à parler du film en lui-même quand celui-ci passe plus de temps à parler de son auteur et de son oeuvre en général que de sa propre histoire intrinsèque.
Ce que je pourrais dire, au-delà du malaise provoqué par le film, est que les segments sont très inégaux (l'absurde du segment 2 finit par lasser tant il est interminable, et le segment 1 est trop court et arrive presque comme un cheveu sur la soupe, par exemple, alors que les 3 suivants n'ont rien à voir qualitativement parlant) et que ça crée d'énormes longueurs. Il y a un discours d'une misogynie infinie, un discours sans la moindre subtilité cette fois-ci, contrairement à Antichrist où il était misogyne subtilement, et LVT continue dans sa provoc d'idéalisation des nazis. On va même finir par se demander si ce n'est que de la provoc.
Aussi, si comme moi, vous n'avez pas vu toute son oeuvre, alors sachez que vous serez énormément spoilés (notamment le dernier plan de Melancholia, et des morts de certains films que je n'ai pas vus) dans une séquence d'auto-citation.
-- J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
*édité à 02:31 le 19/10/2018
Message n° 4277846, posté par Baje à 22:52 le 21/10/2018
J'avais dit que j'arrêtais Von Trier après Melancholia, et puis j'ai craqué. Agréablement surpris, ce film prenant le contre-pied total dudit Melancholia. Trop long, malheureusement, mais très intéressant. Je vais peut-être me pencher sur Nymphomaniac, du cul.
-- Rock 'n' roll.
Message n° 4286620, posté par liloboot à 21:19 le 20/04/2019