Le film arrive à mettre de la poésie, de l'humour, et parfois même de la mélancolie autour de cette histoire de LA.
Il y a de très nombreuses fulgurances dans la photographie et parfois dans la réal', et ça fait toujours très plaisir d'entendre les belles partitions de Nick Cave et de Warren Ellis, même s'ils recyclent parfois ici leur travail passé, notamment Jesse James.
Les enfants sont tous d'impressionnantes révélations, Daniel Craig est cute dans son rôle presque en roue libre, et je n'avais pas vu Halle "Storm en pilote automatique" Berry aussi impliquée depuis très longtemps.
Le problème, c'est que lorsque ça devient sérieux et que les émeutes commencent, impossible de ne pas penser à Detroit, sorti il y a 6 mois, avec lequel il partage de nombreux points communs, et qui est meilleur sur absolument tous les points. En imprégnant son film de tant d'onirisme - jusqu'avoir même une des scènes de rêve qui m'a le plus donné l'impression d'être dans un rêve depuis des lustres - ça manque de gravité dans sa dernière partie, et on est beaucoup moins impliqué dans ce qui se passe. Je me suis retrouvé à être davantage choqué par les images d'archive que par la fiction. Ca peut paraitre logique, dit comme ça, mais encore une fois, quand on voit ce que Bigelow a réussi à faire d'un hall d'hôtel avec une dizaine d'acteurs, c'est moins logique.
Sur le même sujet, j'ai largement préféré et ai été davantage retourné par le seul truc potable fait par Spike Lee depuis The 25th Hour : Rodney King, dispo sur Netflix. Mais pour le coup, je le conseillerais vraiment pas aux plus sensibles.

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J'AIME FINALLY

Holding out for a hero ?