Nao
Roadies, comme son nom l'indique vaguement, est une série sur tous ces gens qui font qu'une tournée de concerts est possible.
La série est construite à travers une double narration, pour permettre à celui qui n’y connait rien du tout de ne pas se sentir trop rejeté par ce monde en apparence fermé. D’un côté, on a Reg Whitehead, personnage ultra-classique de l’outsider, parachuté en pleine tournée pour trouver où faire des économies – il est anglais, riche, porteur de mauvaises nouvelles, mais surtout, il n’a pas les codes, il est toujours à côté de la plaque.De l’autre, on a Kelly Ann (Imogen Poots), responsable de la lumière (mais on ne la voit faire ça que dans le pilote, après son job est confus), petite jeunette pas bien intégrée dans le groupe, qui passe un épisode entier à clamer haut et fort qu’elle s’en va pour une école de cinéma, pour finalement… rester. Ce qui la place en porte-à-faux avec tout le groupe.Mais là où c'est intéressant, c’est qu’on se rend progressivement compte que Reg est plus souple et accommodant que Kelly Ann ; tout britannique et guindé qu’il soit, il finit par se faire à plein de choses, à reculons, là où Kelly Ann reste à bouder dans son coin malgré son désir apparent de s’intégrer. *
Celui qui compte regarder cette série pour en apprendre plus sur les coulisses d’une tournée de concerts de rock sera déçu. Déjà, on ne les voit que très rarement préparer concrètement des choses ; tout le monde s’affaire, mais ce n’est pas vraiment clair dans le détail. Dans l’esprit, par contre, c’est sympathique ; à chaque nouvelle ville traversée, le manager de la tournée fait des références à la louche sur des figures mythiques du rock.La bande son est sympathique, même si je n’aime pas trop les premières parties choisies (mais c’est un sentiment personnel, un peu trop indie folk/pop pour moi, mais ça reste totalement écoutable…).
Les membres du groupe fictif (qu’on ne voit jamais jouer, pour le moment…) ne sont pas vraiment sympathiques, mais je pense que c’est le but – après tout, la série ne parle pas d’eux, mais de tous les à côtés. Ils passent donc pour des divas un peu chiantes, et bien que très pénible, c’est peut-être un des aspects les plus réalistes de la série.
Le reste, c’est globalement du remplissage et du ‘character development’, si bien qu’on croirait presque regarder une sitcom. Une très bonne sitcom bien écrite et bien jouée, avec une bonne bande son et de jolies images, mais une sitcom tout de même. On a les deux qui sont déjà en couple sans le savoir, tellement ça leur pend au nez. L’amourette naissante entre deux personnages que tout oppose. Cliché sur cliché, mais on s’attache, et les personnages évoluent bien, même si c’était long à démarrer. C’est léger et drôle, on ne voit pas passer les épisodes.