Donc je suis bien aller à Avignon profiter un peu du OFF.
Je vais essayer d'être bref, j'ai vu 16 pièces sur les 1307 possibilités.
Proudhon modèle... Courbetpar la compagnie Bacchus
C'était un peu la valeur sûre du off. 300ème joué pendant le festival, spectacle qui a déjà connu son succès. Bah au moins, j'ai pas été déçu.Dialogue vivant et vivifiant, personnages qui alternent vérités et bêtises à tour de rôle. J'aime cette multiplicité de la vérité (qu'on peut juger avec un siècle d'écart). J'aime que Courbet ne sache pas vraiment ce qu'il peint, qu'il ait ses préceptes ses envies, mais qu'il soit incapable de les formuler tout seul. Un délice de bout en bout.
Dans les chaussures d'un autrede Fabio Marra
Sujet fort et donc je me méfie, mais Fabio Marra autant en tant qu'auteur qu'en tant qu'acteur manie le tragi-comique à merveille. Sa prestation sur scène éclaire toute la pièce, je regrette deux-trois passages un peu forcé, mais sinon c'est du tout bon.
Mollyde James Joyceinterprété par Chloé Chevalier
Monologue / soliloque effréné, une prestation qui relève du quasi impossible tant l'actrice ne ferme jamais sa bouche, ce qui ne l'empêche pas de varier avec une jolie finesse dans les émotions. Le tout suivant forcément le cours de ses pensées (qu'elle déclame à haute-voix). La mise en scène sobre mais efficace, enjolive tout ça. Les quelques moments de silence sont bien utilisés. Un beau moment.
Ces gens làpar Lili label Compagnie
Spectacle entièrement joué dans une langue étrangère (et inventé pour l'occasion). On se prend au jeu et on suit cette histoire de migrant. La barrière de la langue nous permet d'avoir un regard tout particulier sur ce qui se passe devant nous. Malgré tout je suis resté à distance (émotive), est-ce la langue qui m'empêche de me rapprocher émotionnellement de ce couple ? P-e aussi la mise en scène que j'ai trouvé un peu plate. Il m'a manqué un peu de lyrisme dans ce dur réalisme, p-e aussi plus de joie et pas que de la souffrance. Expérience intéressante tout de même.
Souterrain Bluesde Peter Handke
Yann Colette habite ce texte de Handke. Et nous crache sa bile sur le non-sens de notre existence, nous pauvre humain. C'est diaboliquement drôle, on ne se lasse pas de ses insultes ad hominem qu'il feint de cracher à la gueule du public. Et sur le fond transparaît un appel désespéré à un monde meilleur, un appel qu'on ne peut que seconder. La fin confirme le besoin d'humanité qui ronge le personnage malgré lui. C'est beau.
Assez loufoque : Patinoire. Du cirque en mode alcoolique maladroit, c'est plutôt fun (le M. est québécois), mais ça manque de réelle histoire pour passer outre le faible niveau des acrobaties. Après le mec est suffisamment fou pour passer un bon moment quand même.
A éviter : Les Chatouilles, une femme violée t'explique comme sa vie est vraiment pas cool. J'ai failli battre mon record de soupirs en une heure. Pourtant les gens ont fait une standing ovation à la fin. Tristesse.
Sans intérêt : Tant qu'il y a les mains des hommes. Si le fond est un peu consensuel et pas bien original "les différences c'est bien, les cultures multiples aussi" blaba, c'est surtout la forme qui pêche. On se tape un putain de beau gosse venu étalé sa science "au japon, il font ça". Pour chaque petite situation et chaque scénette lui donne finalement raison. Horripilant.
Instructif : George Sand, ma vie, son oeuvre. Pas vraiment original dans l'approche, mais cette pièce a eu l'avantage de m'apprendre les anecdotes et les grandes lignes de vie de George Sand. Pas si mal pour l'ignorant que j'étais.
Dans un lavomatic : Rue Oberkampf. Ellie Guillou conte son ascension jusqu'au Bataclan, le graal de tout musicien. Fun et plutôt bien conté, mais finalement on est ni dans du théâtre, ni véritablement dans ses chansons. A faire pour se détendre.
Déjà oublié : Schnork, puck et moi / Le Cabaret des filles difficiles / Une vie sur mesure / Marlaguette (en fait c'était sympa mais pour les tous petits) / Sous ma peau / Octopoulpe, le vilain
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Je ne blogue plus, je micro-critique :
http://www.vodkaster.com/RenSarr Rather than love, than money, than faith, than fame, than fairness... give me truth.
*édité à 16:17 le 18/07/2014
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