Typiquement le genre de film à voir en salle avec un public content d'être là pour profiter du spectacle.
Je déteste habituellement les réactions du public inappropriés mais, malgré les rumeurs de certains caméos, je ne m'attendais pas à ce que l'effet ressenti avec d'autres spectateurs soit du niveau de celui d'Avengers Endgame, voire encore plus intense. Je n'avais aucune idée de ce que certaines apparitions d'acteurs allaient provoquer, et ça me surprend énormément qu'ils fassent un tel effet à des spectateurs qui pour certains, n'étaient même pas né.e.s lors du tout premier Spider-Man en 2002. Je n'ai pas l'impression que la joie était forcée, il y avait une vraie sincérité dans les réactions à ces apparitions (qui, grosse surprise, sont de vrais rôles et non pas de simples clins d'oeils comme Daredevil). C'est très surprenant mais assez grisant en même temps, je dois bien dire. Je me suis pris au jeu, et ça n'aurait pas du tout été le même effet en découvrant le film avec des spectateurs peu impliqués ou, encore pire, en home video.
Le caméo de Charlie Cox fait plaisir mais je n'ai pas compris pourquoi il dit à Peter qu'il lui faudrait un grand avocat (et lui alors ?), et la scène suivante ses ennuis judiciaires sont déjà terminés ? Je sais bien qu'on n'est pas dans un film de tribunal mais à quoi servait l'accusation de meurtre contre Peter si c'est pour ne strictement rien en faire au final ?
Concernant l'histoire justement, c'est le point noir : Tout le principe de la perte de mémoire sur laquelle repose le film n'a strictement aucun sens : rien que le fait que le monde oublie que Peter = Spider-Man amène trop de questions (que deviennent les souvenirs communs de ceux qui le connaissent existant sous forme de photos ou d'enregistrements, par exemple, ou encore la vidéo de Jameson dévoilant la vérité a-t-elle disparu de la réalité ?) auxquelles la seule réponse possible est : Ta gueule c'est magique (littéralement, pour le coup).
Mais c'est encore pire avec le second sort lancé par Strange dans lequel Peter disparaît simplement de l'esprit de tous ceux qui le connaissent. Tous les événements des films précédents n'existent plus ? Aucune trace de son existence ne subsiste ? Ta gueule c'est magique.
Et le fait que ce soit Peter (et Strange, même si ses motivations sont au final un peu plus logiques que dans la bande-annonce) qui soit *encore* la cause de tous les problèmes devient vraiment lassant.
Point positif, on retrouve un Peter libéré de tout lien avec la technologie Stark et les Avengers, ce qui rapproche le perso du Spider-Man régulier, sans rapport avec le MCU, et peut-être que les prochains films (une nouvelle trilogie est annoncée) seront plus "classiques" à cet égard, maintenant que l'arc "Home" est achevé.
Giacchino est de nouveau fort efficace à la musique, encore que j'aurais apprécié un petit peu plus d'allusions aux scores d'Elfman ou d'Horner pour parfaire les hommages aux autres sagas. J'ai juste noté des accents du score de Zimmer pour l'apparition d'Electro mais c'est tout.
On sent bien que les scénaristes ont été fortement influencés par le succès public et critique de
Into the Spider-Verse, dont ce No Way Home est peu ou prou le pendant live.
D'ailleurs je m'attendais à ce que les scènes post-gen fassent une allusion à cet autre univers alternatif, et qu'on ait notamment la première apparition live de Miles Morales, d'autant qu'une réflexion d'Electro à son Peter le suggère fortement, mais ils n'en ont pas profité, dommage.
J'aurais aussi parié ma chemise sur une scène de réunion Tobey-Kirsten pour définitivement conclure son arc mais là encore, nada, ça m'a un peu déçu.
Dans le même genre, j'aurais apprécié que Spider-Tobey reconnaisse le Jameson de son univers, notant que pour le coup, c'est la même personne contrairement à Peter, MJ ou May (ce qui n'a donc aucun sens mais admettons).
Au lieu de ça, on a droit à une première scène mi-crédits parmi les plus ridicules du MCU, c'est la honte, et la deuxième n'étant qu'un teaser de Doctor Strange 2, on sort de la salle moins enthousiaste qu'à la fin du film. Un beau ratage.
Pour finir, cette fin d'année ciné est très notable avec trois films sortant coup sur coup qui surfent à fond sur des histoires anciennes en faisant revenir des persos du passé par différents procédés (les deux autres étant Ghostbusters et Matrix) en bouclant sans fin leurs récits à coups de flashbacks. Le trip nostalgique est visiblement en plein boum du côté des blockbusters.
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je parles pas au cons sa les instruits