J'attendais énormément ce film, évidemment. C'est Park Chan-Wook. Mais malheureusement, l'une de mes attentes a fait que je me suis gâché toute la première partie. Ca a peut-être eu du bon, car au final, j'ai été encore plus déconcerté.
J'ai tout fait, en vain vu que je bossais, pour le voir en mai. Je ne savais rien du film, je ne voulais absolument rien savoir, pas la moindre chose. Puis, un mois précédent sa sortie, on en a de plus en plus parlé, surtout Premiere qui avait l'exclue sur le trailer, pendant un moment. Et ces enfoirés n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'écrire "le film qui va faire passer 50 Shades of Grey pour un conte pour enfants", ou un truc du genre. Mais enfin voilà, j'avais pas voulu lire, mais le post était tombé sous mes yeux sur Facebook, et à partir de là, je m'attendais à du 50 Shades of Grey plus extrême.
Et donc voilà comment je me suis gâché toute la première partie, toute la première heure, à trouver l'exposition longue, à me demander quand ça allait enfin partir en cacahuètes.
Dés la seconde partie, j'ai pris un pied exceptionnel, du niveau d'Old Boy dans son scénario, quelque chose d'incroyable, un délire machiavélique jouissif à souhait.
Ce qui m'avait frappé était la réalisation. C'est quand même sacrément bien foutu, comme film. On sait qu'il prend un soin très particulier à sa photo, on a eu la confirmation dans Thirst, mais là, les couleurs sont sublimes. Ce n'est pas aussi monochrome, voire, manichéen, que sa romance vampirique, les couleurs et décors sont parfaits. L'ambiance parfois onirique, parfois pesante, n'est que renforcée par cet environnement qui offre au film des plans fabuleux. Certains plans sont d'ailleurs présents dans le trailer que je vous déconseille vivement.
Mais encore une fois, à partir de la seconde partie, impossible de faire attention au soin apporté à la réalisation, tant le scénario enchaine les claques dans ta gueule. Je n'ai pas envie de spoiler, je pense qu'il y a un certain mécanisme dans le film qui pourrait en lasser plus d'un, et je ne veux pas dire ce que c'est, parce que sincèrement, je considère ça comme du spoil, même si ça n'en est pas pour pas mal d'entre vous.
Le film fait alors preuve d'une intelligence rare et d'une finesse d'écriture qui se fait de plus en plus discrète dans le paysage actuel. Je n'avais pas vu un puzzle aussi malin depuis longtemps. J'ai souvent pensé à Gone Girl, en regardant le film, en me disant "ah mais putain, c'est donc ça, Gone Girl réussi et jouissif ?" mais je ne sais pas trop si la comparaison est pertinente.
Donc voilà. Incontestablement un des films de l'année, une claque monumentale à la fois douce et violente. On se souviendra encore de ce film dans 10 ans, comme on se souvient de Old Boy (même si perso, j'ai toujours eu plus de sympathie pour M. Vengeance). Les réactions pendant le film et après, de nombreuses personnes hurlant dans la salle "oh mais je m'attendais vraiment pas à ça ! Enfin, je les connais ces chinois, mais je m'attendais pas à ça ho ho ho !" en disent long. Personne ne peut s'attendre à autant de poésie, de lyrisme, d'onirisme au service d'un scénario aussi déstructuré, confusant (merde, un anglicisme, mais j'ia oublié le mot français) et surdoué.
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J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?