Pas totalement convaincu, parce que le film réussit en 5 min finales à flinguer une bonne partie de ce qui faisait le charme et l'efficacité de tout ce qui précédait. C'est dommage, car ça pose soudainement (et sans grande nécessité) le film le cul entre 2 chaises pour une fin dont je doute que grand monde se disait "pourvu que ça finisse comme ça". Ca semble complètement hors-sujet, et n'est pas (en plus) particulièrement bien branlé.
L'autre faiblesse que cela apporte, c'est que ça déporte énormément l'utilisation de John Goodman alors que, franchement, la force du film, c'est lui.
Du coup, les 90 min qui précèdent fonctionnent bien grâce à l’ambiguïté qu'il transporte, sa capacité à la fois à faire gros nounours ostensiblement complotiste mais peut-être altruiste mais aussi psychopathe de 1ere classe. Le film le sait et en profite en distillant les éléments d'informations au compte-gouttes afin de maximiser les effets. Dans le brouillard le plus complet, le spectateur peut alors tranquillement se laisser guider par le film, vu que les possibilités de résolution paraissent relativement multiples.
La limite du film, cependant, se situe dans sa force : quand on distille les infos, ça signifie que le peu d'infos distillé est souvent 100% utile. Ca ne rate pas ici, ce qui fait que plus le film avance, plus les possibilités sont écartées, et le film devient beaucoup, mais alors BEAUCOUP moins imprévisible qu'il n'y parait. Jusqu'à, en fait, que toutes les suppositions primaires s'avèrent justes.
Reste alors un joli huis clos sous tension, efficace mais sans grande surprise, que Goodman dévore avec un plaisir communicatif.
7.5/10
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"To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra;
Yippie ki yai, coffeemaker !
*édité à 22:53 le 16/03/2016