The Slap, c'est l'histoire de l'Australie d'aujourd'hui, dans toute sa bassesse, dans tout ce qui fait d'elle une culture en déclin, un continent-île replié sur lui-même, des enfants laissés à l'abandon, des adultes empêtrés dans la drogue, le sexe, et la violence. La seule qui semble se soucier véritablement de son fils et de sa famille est complètement à côté de la plaque.C'est l'histoire de la classe moyenne qui ne sait pas où se situer, d'une génération en perdition, d'une autre qui semble la suivre dans le même chemin.
C'est l'anniversaire d'Hector (Jonathan LaPaglia, génial), issu de la diaspora grecque - on compte quelques 700 000 Grecs qui vivent en Australie -, il a quarante ans, une femme (Sophie Okonedo), un fils et une fille. Il passe chez son cousin qui a réussi pour lui emprunter un barbecue en prévision de sa fête d'anniversaire, ses parents débarquent, des Grecs pur-jus, offrent à sa famille un voyage en Grèce avec eux pour voir les cousins.Aish n'est pas contente, ils avaient prévu quelques jours loin des enfants, en Indonésie, elle n'a aucune envie de passer des vacances avec la famille d'Hector, son cousin qu'elle n'aime pas, ses parents grecs orthodoxes traditionnels avec qui elle a du mal.C'est l'histoire de trois meilleures amies qui se sont connues jeunes, Anouk (Essie Davis), scénariste en chef d'un soap, elle sort avec le lead cast, Aish, mariée à Hector et la fantastique Melissa George, comme à son habitude, qui habite parfaitement le rôle de Rosie, la plus jeune des trois, qui vit en alter-mondialiste avec son mari alcoolique, qui donne encore le sein à son enfant de 6 ans à qui elle passe tout, qu'elle n'engueule jamais. C'est l'histoire d'Harry (Alex Dimitriades, parfait, d'un charisme extraordinaire), le cousin d'Hector, violent et riche. C'est aussi l'histoire de Connie, 16 ans, qui passe ses examens, travaille à la clinique vétérinaire d'Aish et fait aussi office de baby-sitter quand on a besoin d'elle, dont le père, gros punk, qui prenait des extazy par le trou du cul, est mort , qui est amoureuse d'Hector, qui est attiré par elle. Et puis, c'est l'histoire de Richie, meilleur ami de Connie, qui ne la lâche pas d'une semelle, lui aussi attiré par Hector.C'est, enfin, l'histoire de Manolis (interprété par le brillant Lex Marinos), qui ne sait plus où sont ses racines, piégé par sa femme, une grecque tradi, sa situation sociale, et sa vieillesse qui le handicape et met sa mort et son déclin en perspective.
C'est l'histoire d'un système social, de rapports de classes, de l'entrée dans l'âge adulte et puis de ceux qui sont en plein dedans. C'est l'histoire d'une claque et de ses conséquences sur ce petit groupe, c'est des histoires d'amour jamais tout à fait réglo, dans la norme, c'est un système judiciaire à la dérive.
C'est l'histoire de fêlures.
Je vous recommande ce drama ABC1 (Australian Broadcasting) de huit épisodes, chacun centré sur un personnage, à la musique jazz mise à l'honneur dès le premier épisode, jamais omniprésente, toujours pour accompagner des moments pris sur le vif, l'évolution et la mise en scène sont une lente chorégraphie qui ne plaira pas à tout le monde mais que j'ai adoré par son respect de la direction artistique toujours au poil, d'acteurs au top et d'une histoire où le juste se demande quelle est sa place par rapport au bien et au mal.
Je me dis même que j'aimerais le revoir avec quelqu'un qui partage mon amour des dramas et ma volonté de découvrir d'autres cultures, d'autres façons de vivre.
Merci pour cette intéressante présentation. On peut ajouter que le roman, très remarqué, dont est tirée la série, La Gifle de Christos Tsiolkas, vient de sortir en poche chez 10/18.
Message n° 3324141, posté par Finally à 11:56 le 10/07/2012
Merci pour la prezz. Convainquant.Me semble qu'Ori en avait parlé quelque part vite fait, et à sa réaction, il m'avait donné envie de voir ça à l'époque.Si tu dis que les subs addic7 sont corrects, je vais me jeter à l'eau.
Merci pour la présentation, je vais tenter ça cet été
-- I am Ripper... Tearer... Slasher... I am the Teeth in the Darkness, the Talons in the Night. Mine is Strength... and Lust... and Power! I AM BEOWULF!
Message n° 3332838, posté par valpi à 14:14 le 19/07/2012
J'ai regardé le premier épisode ce matin, et j'ai trouvé ça très bien. Tout comme Fifi a dit^^Je ne sais pas si les autres gifles sont aussi jouissives et politiquement incorrectes que celle-là, mais j'ai hâte de les voir !
Seul mini bémol qui tient du goût personnel : la voix off. J'ai toujours détesté ça, heureusement qu'elle n'est pas omniprésente sinon ça m'aurait tout gâché.
Merci pour la découverte !
-- Sayonara, suckers!
Message n° 3344557, posté par valpi à 10:03 le 02/08/2012