: Là les types ont eu envie de donner un coup de gueule contre leur pays (fun fact : il y a 20 cinémas en Serbie) tout en se faisant connaître, on est d'accord. Mais on est pas dans une merde comme Guinea Pig ou autre non plus, il y a quand même un minimum de langage cinématographique derrière le film.
Je parle pas tant que je l'ai pas vu.
Dans le même genre, Eli Roth qui dénonce la guerre en Irak avec Hostel, ou Romero qui balance des tonnes de messages sur la société dans ses films (c'est nettement plus vrai que pour Roth, mais faut pas abuser non plus, surtout qu'il se renouvelle jamais), ça me fait bien rire.
1.00
Message n° 2359662, posté par Collioure à 21:02 le 13/09/2010
: Là les types ont eu envie de donner un coup de gueule contre leur pays (fun fact : il y a 20 cinémas en Serbie) tout en se faisant connaître, on est d'accord. Mais on est pas dans une merde comme Guinea Pig ou autre non plus, il y a quand même un minimum de langage cinématographique derrière le film.
: Une métaphore de la Serbie d'aujourd'hui. Un pays où les habitants se font baiser de leur naissance jusqu'à après leur mort. Un pays, où tu n'as pas le choix, pour survivre la loi suivante est appliquée : baiser ou être baisé. Il est assez courant que tu vendes des services sexuels pour t'en tirer. Suite à la guerre, les gens là-bas ont perdu 14 à 15 années de leur vie. Des gosses de 15 ans ont été envoyé se battre, mais ça n'a presque jamais été dit. Le statut des enfants aussi, très intéressant. Les traditions ont la peau dure, ton gosse c'est toi qui l'as fait, alors il t'appartient. Tu peux le battre ou le baiser, il n'a pas son mot à dire. Et paradoxalement, les enfants sur le tournage (il y en a deux, dont la soeur du réalisateur) sont sans doute parmi les gosses les moins exploités dernièrement dans le monde du cinéma serbe. Ils n'ont jamais été en contact avec des éléments choquants (sang, nudité), personne n'avait même le droit de jurer en leur présence.
Fun fact, je connais pas le film, mais la Serbie et Belgrade oui. Et non seulement je suis à 90 % sûr qu'il y a bien déjà une trentaine de cinéma rien qu'à Belgrade, mais tous les jeunes serbes que j'ai fréquentés, (ainsi que leur famille pour certains..) bien que farouchement anti-Milosevic pour la plupart, m'ont fait partager et m'ont dépeint un truc à des paquets de kilomètres de ce que tu décris.
Désolé, mais les miens même issus de familles peu aisées, ils étudiaient sans devoir vendre leur cul, et même s'ils avaient assez envie de s'expatrier, l'atmosphère à Belgrade c'était pas du tout la Corée du Nord.
Ça sort d'où toutes ces informations exactement ?
-- Après avoir sauté sa belle-soeur et le repas du midi, le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane. (SAINT-EXUPÉRY, Ça creuse) Vlan !
Message n° 2359674, posté par tenia à 21:07 le 13/09/2010
: Dans le même genre, Eli Roth qui dénonce la guerre en Irak avec Hostel, ou Romero qui balance des tonnes de messages sur la société dans ses films (c'est nettement plus vrai que pour Roth, mais faut pas abuser non plus, surtout qu'il se renouvelle jamais), ça me fait bien rire.
La comparaison avec Hostel avait précisément été faite par une critique de l'IFC.
: Désolé, mais les miens même issus de familles peu aisées, ils étudiaient sans devoir vendre leur cul, et même s'ils avaient assez envie de s'expatrier, l'atmosphère à Belgrade c'était pas du tout la Corée du Nord.
Je travaille depuis 7 mois avec un Monténégrin (décoré de guerre, tout ça), même combat. Avec l'arrivée des Russes, en plus, il commence à y avoir de plus en plus d'industries qui s'installent dans les 2 pays, pas mal de pognon rentre, les commerces reprennent, le chômage diminue. La côte monténégrine devient ultra touristique, parait-il, surtout qu'il y a les montagnes à 1h de route. Mais, du coup, le coût de la vie est quasi le même qu'en France, mais avec un salaire 3 à 4 fois moindre, d'où encore beaucoup de ruraux, et, si les salaires augmentent, un exode rural dans les 5 ans.
Le vrai problème, c'est les élections truquées. Les mecs des partis s'installent dans les cafés proches des bureaux de votes, et filent directement les biftons à ceux qui s'y arrêtent avant de voter.A l'ancienne, quoi.
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
*édité à 21:09 le 13/09/2010
Message n° 2359675, posté par Fresh Prince à 21:07 le 13/09/2010
: Ça sort d'où toutes ces informations exactement ?
Putain, Subfactory me ré-empêche de pouvoir envoyer plus de trois lignes à la fois. Tout ce que j'ai dit provient des questions/réponses du scénariste. Je ne connais absolument pas la Serbie.
Message n° 2359687, posté par Collioure à 21:10 le 13/09/2010
: Le vrai problème, c'est les élections truquées. Les mecs des partis s'installent dans les cafés proches des bureaux de votes, et filent directement les biftons à ceux qui s'y arrêtent avant de voter. A l'ancienne, quoi.
C'est tout à fait vrai, je bascule pas dans l'idéalisme, d'autant que plusieurs étaient des activistes contre le régime en place.
: Putain, Subfactory me ré-empêche de pouvoir envoyer plus de trois lignes à la fois. Tout ce que j'ai dit provient des questions/réponses du scénariste. Je ne connais absolument pas la Serbie.
Ben il se mouche pas du coude le scénariste ^^
Même si j'ai pu et j'ai dû rater des aspects, c'est inévitable, là c'est de la science-fiction totale.
-- Après avoir sauté sa belle-soeur et le repas du midi, le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane. (SAINT-EXUPÉRY, Ça creuse) Vlan !
*édité à 21:13 le 13/09/2010
Message n° 2359703, posté par Ano nyme1 à 21:13 le 13/09/2010
C'est surtout ça qui m'a gêné, ce côté réac' assumé à 200% par le réac'.Alors, autant je peux comprendre le côté nerveux à vif "on en veut pour not' pays, salauds de ripoux", autant ça tombe avec 15 ans de retard, qui plus est avec une finesse de pachyderme.
Si je crache autant sur le film, c'est aussi pour cela.
Quand Kubrick fait son Orange mécanique, quand Pasolini fait son Salo, y a un minimum de finesse dans le traitement.
Pas juste enchainer les scènes chocs et ensuite se cacher derrière une allégorie d'une société qui n'existe plus depuis 15 ans.
C'est avant tout cette facilité qui m'a crevé les yeux. Alors, certes, je m'emporte sur le sujet, probablement du fait du contenu du film.A oeuvre extrême, réaction extrême, tout ça, je ne dis pas le contraire.
Mais la justification elle-même me gêne profondément.
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
*édité à 21:16 le 13/09/2010
Message n° 2359721, posté par Ano nyme1 à 21:16 le 13/09/2010
: Dans le même genre, Eli Roth qui dénonce la guerre en Irak avec Hostel, ou Romero qui balance des tonnes de messages sur la société dans ses films (c'est nettement plus vrai que pour Roth, mais faut pas abuser non plus, surtout qu'il se renouvelle jamais), ça me fait bien rire.
Ce qui était marrant dans le discours du scénariste, c'est leur source d'inspiration. La nouvelle vague de genre française. Haute Tension, A l'intérieur, Martyrs, Frontière(s), etc. Et quand quelqu'un lui a demandé s'ils n'avaient pas plutôt été inspiré par Hostel et Hostel 2, le scénariste a répondu que non, que c'était des films formatés pour passer le comité de censure américain, sans intérêt.
Message n° 2359730, posté par Collioure à 21:17 le 13/09/2010
: Ce qui était marrant dans le discours du scénariste, c'est leur source d'inspiration. La nouvelle vague de genre française. Haute Tension, A l'intérieur, Martyrs, Frontière(s), etc. Et quand quelqu'un lui a demandé s'ils n'avaient pas plutôt été inspiré par Hostel et Hostel 2, le scénariste a répondu que non, que c'était des films formatés pour passer le comité de censure américain, sans intérêt.
Les critiques US sur A Serbian Film parle précisément de A l'intérieur et Martyrs comme des derniers films qui les ont marqués. Visiblement, c'est le cas aussi pour les scénaristes.C'est fun, les recoupements (je dis ça sans aucune ironie, c'est juste marrant).
J'arrive pas à trouver le nombre de cinémas exact en Serbie, juste qu'ils sont concentrés à Novi Sad et Belgrade.
"Une autre question importante et très compliquée, est le piratage, qui est particulièrement endémique dans les années 1990, due en partie à l'embargo international (ce qui rend impossible de payer des droits d'auteur), ainsi que l'absence d'intervention du gouvernement, en laissant "petits entrepreneurs" de développer et entrer dans ce domaine en toute légalité. La situation dans le film / vidéo / télévision et de marché de la musique a été presque complètement résolu quand il s'agit de la législation nationale, mais le piratage par l'Internet et la fermeture des salles de cinéma a presque complètement détruit le marché du cinéma en Serbie. "
"Dans les dernières années, il y avait un processus intensif de la privatisation, en particulier dans le domaine de l'industrie cinématographique. La plupart des cinémas et des sociétés cinématographiques État ont été privatisées, et non pas en raison de leur héritage créatif, mais en raison de leurs biens immobiliers de valeur. En 2007, du film de Belgrade, l'une des sociétés d'État plus de succès dans l'ex-Yougoslavie, a été vendue pour 9,1 millions d'euros. Seule l'une des salles de cinéma qui faisaient partie du film de Belgrade a continué à fonctionner. Tous les autres ont été revendus ou loués à devenir des restaurants, des magasins ou des casinos. Dunav film, la plus ancienne société de production cinématographique, qui a produit 504 films durant la période 1954-2005, a également été vendu. Avala Film, une société avec le plus grand complexe de studios de production dans la région est en attente d'être privatisées, avec beaucoup de controverse entourant ce processus."