Eric Zemmour, n'en déplaise à certains, écrit, et il écrit bien. Pour ceux qui ont lu ses précédents ouvrages, le constat est clair. Son style se prête d'une façon bien plus efficace aux essais qu'aux romans. Il a peut être lui même tiré cette conclusion puisqu'il nous revient avec un nouvel essai, Mélancolie française.

Le propos est simple. Il propose sa grille de lecture personnelle de notre histoire. Pour lui, la France aurait, dès sa création, une volonté impériale calquée sur le modèle romain.

Issues des décombres des provinces gauloises romanisées, les dynasties françaises auraient cherchées à reproduire ce modèle, lentement, pas à pas. Ce modèle ne se retrouvant pas seulement dans une politique d'expansion continuelle mais aussi dans les institutions.

Si, dans ce cadre, la France est une nouvelle Rome, le Royaume-Uni est une nouvelle Carthage et la terre s'oppose une nouvelle fois à la mer. Il reprend des siècles d'histoire et les passe à la moulinette de sa grille de la lecture ...

Une date en ressort, elle est bien connue, c'est 1815 et les mornes plaines de Waterloo. Zemmour ne voit dans l'Empire Napoléonien que la dernière tentative française d'assumer son destin impérial, une tentative dans laquelle elle a tout risqué et où elle a définitivement tout perdu.

De là date la mélancolie française. La mélancolie d'un pays qui sait qu'il a échoué et qui se paye de mots pour tenter de l'oublier. De là vient le tropisme de nos élites qui, ayant dans leur gène le culte de l'Empire et ne trouvant pas d'Empire à servir dans l'héxagone, se jetent aux pieds des empires du moment : le Reich, l'URSS ou les USA.

La restauration, la monarchie de juillet, la IIème république, le second Empire, la IIIème république, l'état français, les IV et Vème républiques ... l'échec est déjà consommé.

Puis vient le dernier chapitre, le chapitre qui fera scandale. Ce chapitre qui nous parle de la chute de l'Empire romain, de son incapacité à assimiler les populations barbares comme la raison principale de son effondrement. Et de mettre en face la situation française actuelle ... et de conclure par ce constat un peu vite oublié de nos jours : la France, ce pays de guerres civiles, où la paix de ces quarante dernières années est l'exception, et non la règle.

Qu'as-tu pensé de ce livre ?

Et ?

Si tu veux lancer un sujet, il faut nous donner un peu plus que la quatrième de couverture.

Mais encore ?

Pour le moment je vois pas l'utilité d'ouvrir un sujet entier consacré à ça.

Tu cherches à troller ?

Non pas toi.

Mon post dans sa disposition peut prêter à confusion mais je parlais bien entendu de l'auteur de l'article de Figaro Madame.

Mais putain ça donne envie.

Moi, je comprends rien à ce livre.Et comme j'ai pas envie de me casser le cul à le lire, il dit quoi de si terrible dedans ?

J'en sais rien. Et je vais pas donner ma thune à Zemmour.

Je reste assez curieux, du coup j'attends que homereb nous en dise plus.

Te casser le cul à lire un truc qui pourtant t'intéresse un peu mais que tu comprends pas sans l'avoir lu, bizarre comme conception.

Je le constate ça, c'est vrai que rien que l'idée de pas se mettre avec un arabe/turc effleure même plus la tête de la majeure partie de mes copines arabes/turques.

Les mecs un peu moins, enfin j'en fréquente trop peu pour me faire une idée.

Ils ont rompu. Les derniers propos subtils de Zemmour ont fini de le convaincre .

L'embêtant, c'est bien ce communautarisme affligeant ; il suffit de lire pas mal de réactions au projet de loi anti-burqa pour voir que pas mal de gens voudraient que la France suive les modèles américains ou anglais.

Eric Zemmour a une qualité d'écriture, c'est indéniable. Ce qui est tout de même extraordinaire, c'est que ce que ce type balance des énormités, des affirmations sans le moindre fondement, sources et données vérifiables (base minimum d'un journalisme honnête à défaut de travail réellement scientifique) avec une telle assurance qu'il n'est pas ou peu contredit lors de ses interventions à l'emporte-pièce, le confortant dans le rôle qu'il s'est auto-attribué.C'est fou ce que ce cumulard a - malheureusement - pris comme importance et pouvoir dans la sphère médiatique française ces derniers temps.

Face à n'importe quel universitaire, démographe, ... cet individu ne tiendrait même pas 5 minutes face à ses contradictions.

Bien évidemment il est dans son rôle de polémiste, un poil trash, borderline, voir même, en étant un poil méchant, de bouffon médiatique, dont la présence est souhaitée pour amuser la galerie.

Je suis généralement bon public, apprécie la provoc, mais ce qui me désole le plus, c'est qu'on va encore faire une publicité folle pour ce genre d'essai (voir en ce moment sa couverture dans la presse) alors que dans le même temps des travaux remarquables, des thèses, des ouvrages produits par des universitaires avec une pensée novatrice, argumentée, seront complètement passés sous silence, une fois encore.

Mais si tu veux. Encore faut il qu'ils ne soient pas tous idéologiquement semblables.

Merci de m'indiquer un vulgarisateur souverainiste que tu considères sérieux.

Parce que, je me trompe peut être, mais j'ai la vague impression que pour toi, sérieux est synonyme de "pense la même chose que moi" et "ne remet pas en cause mes certitudes".