L'un des points essentiels de la série, si ce n'est le centre même, est cette dualité fatalisme/libre arbitre, le "you are what you are" ("I yam what I yam", comme dirait Tony imitant Popeye), d'un côté, et la volonté de croire, la conviction de pouvoir prendre son sort en main et aller dans la direction que l'on veut choisir quelque soit son environnement et son influence, de l'autre. Malgré les envies de progression de certains personnages, on assiste à une répétition de la vie qui les ramène là où ils ont grandi, un monde plus ou moins influencé par la Mafia.Christopher se drogue, va en cure de désintox, se drogue encore, va à une réunion des AA ou des NA, finit par se droguer de nouveau.Carmela, lassée, aspire à une vie en dehors de la Mafia, poussée par le psychologue qu'elle consulte dans le 3.07 - Second Opinion, reçoit un cadeau de grande valeur qu'elle apprécie pleinement sans se prendre la tête quant à savoir comment son mari se l'est procuré, et oublie le reste, ne se gêne pas pour carotter 40 plaques dans la mangeoire à oiseaux, se sépare d'avec Tony à cause de ses coucheries, avant de revenir à la case départ, négociant son retour, car besoin de maille pour construire sa maison témoin.A.J. semble faire preuve de maturité, puis redevient le mioche que l'on connaît.Meadow veut marquer la rupture avec le style de vie de son père avec notamment son "bullshit" dans le 3.13 - Army of One, défend son père lors de la veillée de Jackie Jr, accuse implicitement son père d'être responsable de la mort de son ancien petit ami (dans une superbe séquence), s'en va vivre avec Finn, défend son père et le pourquoi de l'existence de la mafia italienne quand son ex-petit ami, mouillant du slip, lance des critiques dans le 5.09 - Unidentified Black Male lors de l'épisode Vito, revient au bercail et se met à sortir avec Patrick Parisi, le fils de Patsy (qui jubile, s'imaginant déjà un mariage qui le rapprochera de Ton' côté biz).
Cette dualité est encore plus présente chez Tony Soprano. Il reconnaît dans le 3.13 - Army of One n'avoir pas eu le choix quant à sa carrière ("I didn't have a choice. I try to make sure my kids have every opportunity.") et exprime le souhait que sa fille devienne une femme indépendante et qu'elle vive "loin de lui". On l'entend dire "You're born to this shit" (un peu à l'image de D'Angelo Barksdale dans le 1.13 de The Wire), sans avoir l'air de s'en plaindre, au fond, mais en même temps, évoquer sans arrêt avec admiration Gary Cooper, "the strong, silent type", le bonhomme qui ne s'apitoie pas sur son sort, ou encore son grand-père qui immigre en Amérique, en rappelant que malgré son illettrisme, il a travaillé dur et a construit une église avec ses camarades. C'est pour ça aussi qu'il a été séduit par la Russe Svetlana (l'unijambiste, cousine de celle qui s'occupait de Corrado), qui, malgré son handicap, crée un site Web, ne se laisse pas abattre, ne s'apitoie pas sur son sort, pour reprendre une expression chère à Tony. Dans le même ordre d'idées, il en veut à Chris dans le 6.17 - Walk Like a Man quand il rejette la faute de son addiction à l'alcool et à la drogue sur ses parents en disant que c'est héréditaire, détruisant par là même l'image de héros de Dickie Moltisanti que cultivait Tony.
Et pourtant, il reprend cet argument de l'hérédité dans le 6.17 avec le doc Melfi quand il évoque les pensées suicidaires son fils. "My rotten fucking putrid genes have infected my kid's soul." Cette description de "gènes pourris" apparaît déjà dans le 3.13 - Army of One après la crise d'angoisse de son fils, pleurant à l'idée d'aller dans une école militaire. Melfi saisit l'occasion : "When you blame your genes, you're really blaming yourself. And that's what we should be talking about." Tony rétorqua alors : "You don't understand", et Melfi d'insister : "Make me understand", mais il botte de nouveau en touche.
Je crois que là se trouve l'évolution (plutôt inconsciente que consciente) de Tony. Les premiers temps de sa thérapie, il accusait sa mère d'être responsable de tous ses maux. Les descriptions de ses crises d'angoisse ont toujours un rapport à Livia, avec notamment la charcuterie. Puis, petit à petit, il accepte sa part de responsabilité (de son identité, de ce qu'il est), jusqu'au 5.09 - Unidentified Black Male et cette séquence prenante où Tony a une crise d'angoisse en pleine séance de thérapie et révèle enfin ce lourd fardeau qu'il porte jusque là, fardeau jouant un rôle substantiel dans ses crises et son mal-être surtout depuis la sortie de prison de son cousin Tony Blundetto, à savoir qu'il a eu une crise (suite à une engueulade avec sa mère) le soir du casse qui a envoyé T.B. en zonzon pour 15 piges et auquel il devait participer. T.S. revient ensuite sur la promotion de son cousin homonyme à qui il avait filé la direction d'un casino : "I thought I was smart, and that's why I bumped him up and protected him. Turns out I'm just a fucking robot to my own pussy-ass weakness."Cette faiblesse qu'il exècre se manifeste comme jamais dans le 6.17 - Walk Like a Man quand il décrit la thérapie à Melfi : "I gotta be honest. I think it fucking sucks. Therapy, this. I hate this fucking shit!" Car, pour lui, "to walk like a man", c'est ne pas "pleurnicher comme une petite pétasse", c'est encaisser les coups, à l'image de Gary Cooper, "the strong, silent type".
Dans le 6.02 - Join the Club et 6.03 - Mayham, Kevin Finnerty (Tony au purgatoire), doit faire face à ses responsabilités, à qui il est vraiment. Rappelez-vous du moine qui lui dit : "We need heat. We need someone who will take responsibility." Dans le 6.19 - The Second Coming, il semble avoir mis de côté pour de bon la responsabilité (première) de Livia en décrivant les mères comme des bus qui nous amènent ici et qu'il faut laisser partir.Les nombreux plans de Tony au lit, souvent les premiers, des épisodes de la saison 6.2 vont peut-être dans ce sens, cette poussée vers le réveil de soi. Réveil de soi, reconnaissance de sa personne, qui sont exprimés dans le "I get it!" qui clôture le 6.18 - Kennedy and Heidi. Je reviendrai par la suite là-dessus.
Avant de passer à l'épisode Christopher, quelques trucs à dire. Rapidement, dans le 6.17, quand Tony parle aux deux Jason, Parisi et Gervasi, je crois bien qu'on voit Georgie au second plan, le barman qui se fait péter la gueule par Tony dans presque toutes les saisons et qui disait ne plus revenir après sa niquée du 5.10 - Cold Cuts où son ouïe est atteinte.Concernant Bobby, le changement de stature est évident. Le gars qui était raillé par ses potes du temps de Karen, car c'était le seul à n'avoir pas de cumare, n'est plus. Depuis sa baston avec le skip, le bonhomme a pris du volume (sans jeu de mots), de l'importance. Outre le fait qu'on le voit désormais avec une taspé à son bras (cf. soirée où Chris se bourre), Bobby est clairement monté dans la hiérarchie et occupe désormais à mon goût la place de numéro 4, en remplacement de Christopher, à l'écart. Le numéro 3 étant Paulie, qui est aussi le sous-boss, et le numéro 2 Silvio, le consigliere. Le sous-boss est normalement le n° 2, mais lorsque Tony fut hospitalisé, c'est Sil, bizarrement, qui occupa la fonction de boss par intérim. Pas mal pour Bobby qui n'est pas même pas officiellement capo, mais capo par intérim (s'occupe des affaires d'oncle Junior).
La mort de Christopher Moltisanti, bien qu'étonnante sur le moment, n'est pas quelque chose sorti de nulle part. Maintes fois, il a merdé. T lui a notamment laissé la vie sauve alors que ça n'aurait pas été le cas pour un autre. Tony craignant tous les matins en se réveillant que son "boy in crime" ne le balance n'était pas une chose inconcevable. Loin de là. La drogue peut faire des dégâts. Le cas Adriana est là pour le prouver. C'est d'ailleurs le mafioso qui en sait le plus sur T et ce qu'il a fait - Ralph, Adriana -, synonyme, question justice, d'une condamnation extrêmement lourde.Chris a toujours détesté ce côté bourreau chez Tony and co., celui qu'il évoque quand il se rappelle de la misère que lui faisaient T.S. et T.B. quand il était petit, chez oncle Pat, ce qu'il revit dans le 5.10 - Cold Cuts et qui lui fait verser une larme à la fin de l'épisode en rentrant dans le New Jersey. Kifkif dans le 6.17 - Walk Like a Man, dans la salle du Bada Bing, où tout le monde se marre aux blagues de Paulie, avec Chrissy qui redescend sur terre en retard pour réaliser la chose. Il finira par aller chercher l'aide de J.T. qui veut pas entendre (à juste titre) toute "cette merde" avant de le tuer après s'être rendu compte de ce qu'il a lâché dans un bref moment de "dessoûlage".D'ailleurs, quand il lui raconte qu'il n'est pas fermé à l'idée de se mettre à table, je ne crois pas qu'il dise ça à la légère. Depuis qu'il a repris le programme, laissé de côté la dope et la bibine, il s'est retrouvé peu à peu à l'écart vis-à-vis du groupe, a perdu sa place de n° 4. Vivre moins autour de la Mafia lui est bénéfique, et il craint de replonger en campant en son coeur. Comme il le dit, cette fissure (avant la rupture) avec Tony a comme point marquant Adriana. Le fait qu'il parle du programme de protection de témoins montre peut-être quelque part qu'il regrette d'avoir opté pour son style de vie, tout le côté matériel, au lieu de sa fiancée, de s'être mis du côté de Tony, "l'homme pour qui [il ira] en enfer". La fin du 6.17 où il réajuste l'arbre de son jardin, les racines, est peut-être là pour le signifier.Et si Tony en veut à Chris et qu'il l'accuse d'avoir "créé le problème [Adriana] lui-même", c'est aussi parce que, à mon avis, même si c'est pas montré, il avait un faible pour Adriana, ou surtout, sans doute, qu'il a cette frustration de pas se l'être faite, car avant son accident avec Ade dans le 5.05 - Irregular Around the Margins, c'est clairement ce qui allait se passer. Mais également parce qu'il ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec sa femme. Et si c’était elle. Et ça, ça le fait peur (cf. http://www.a-suivre.org/_archives/lte/article.php3?id_article=1986). Car Tony a montré qu’il était plus que réticent à l’idée de buter un proche même si le code de la Mafia le pousse à le faire. Jusque là.
Au début du 6.17, Tony chantonne "Comfortably Numb", même morceau qui passe dans la gova de Chris juste avant l'accident. Les dernières paroles sont :
Le titre du 6.18, "Kennedy and Heidi", est bien trouvé. Le seul passage entre les deux filles pourrait résumer la lutte entre le bien et le mal qui cohabite en Tony.
Kennedy - Maybe we should go back, Heidi. (Agis comme il faut)Heidi - Kennedy, I'm on my learner's permit after dark. (Non. Veux/Peux pas.)
Les deux prénoms désignent aussi la situation nouvelle des deux filles que laisse Chris derrière lui. Kelli a l'allure de "Jackie Kennedy" (comme le dit Tony à la veillée) et Caitlin devient un peu Heidi, comme dans le conte (où elle est orpheline).
Quelles sont les raisons qui poussent Tony à éliminer Christopher ? Il y en a plusieurs, au-delà de la peur d'être balancé (confirmé par Chris qui l'ouvre, ne pensant qu'au test antidrogue, là où Paulie l'a bouclé et n'a jamais avoué avoir répété la blague de Ralphie sur Ginny à John malgré l'insistance de son boss).L'un des faits marquants de ce passage sont les plans du siège bébé, en sale état, et le côté déterminant qu'il joue dans la prise de décision. On pourrait arguer qu'il tue Christopher pour sauver Caitlin, à qui cela aurait pu arriver, risque qu'elle aurait toujours couru. Tony tue là la figure paternelle, incapable de protéger sa progéniture, comme s'il tuait inconsciemment Giovanni "Johnny Boy", son père, pour n'avoir pas pu, voulu, plutôt, le tenir à l'écart de la Mafia. Mais je pense plutôt qu'il le tue par pitié pour sa fille. On l'a souvent vu par le passé péter un câble voire buter quand un être sans défense est agressé (Tracee, la cumare de Ralph que ce dernier tabasse à mort dans la saison 3, Pie-O-My, le canasson que Ralph tue pour une histoire de fric).Je pensais au départ que J.T. canardé par Chris aurait son rôle à jouer, que Tony était au courant quand il lui demande dans la gova comment s'est passée sa soirée, mais finalement, non. Quoi qu'il en soit, le film "Couperet" aura sérieusement entamé l'affection qu'il lui porte, blessé aussi quelque part de voir qu'il n'est pas idolâtré par celui qui fut son successeur désigné comme lui idolâtrait Dickie Moltisanti ou Paulie en grandissant.
La veillée est quelque chose de pénible pour lui. Non pas à cause de remords, mais parce qu'il doit simuler la peine, la douleur, alors que le bonhomme est soulagé. Cette simulation, ce jeu d'acteur, est parfaitement symbolisée par son arrivée dans la salle où repose Christopher quand il croise le regard de l'acteur Danny Baldwin, celui qui joue son rôle dans le film. Il rêve de dire tout haut ce qu'il pense, il en rêve littéralement puisque c'est ce dont il s'agit avec le doc Melfi dans une séance où il lâche qu'il a tué son cousin Tony, son meilleur ami Puss. Je dois dire que sur le coup, j'en bavais des ronds de chapeaux, avant de comprendre qu'il s'agissait pas de la réalité. D'ailleurs, quand Tony parle de la thérapie dans le 6.17 en disant que "c'est de la branlette", il fait référence à ça, à ce frein à l'échange total qui l'empêche de raconter tout ce qu'il veut, donc de progresser au maximum.
Tony "remplace" Christopher et s'en va à Vegas, se tape Sonya Aragon (toujours content de voir la rayonnante Sarah Shahi dans une série) alors qu'il a pas pu se faire Adriana ou Julianna Skiff, prend du peyotl. Petite parenthèse. Quand il va à son hôtel, les plans un peu impersonnels en limo font légèrement penser à ceux du générique par moments. Après avoir avalé un bouton, Tony se découvre. Il part jouer à la roulette en passant devant l'image d'un diablotin. Il dit de la roulette que c'est le même principe que le système solaire (Kevin Finnerty était vendeur de systèmes de chauffage solaire). Il gagne à tous les coups en misant deux fois sur 24 et une fois sur 20, respectivement l'âge de Meadow et d'A.J. Puis Tony lâche un "He's dead" qui ne fait pas référence à Chrissy, du moins, pas principalement, mais surtout à Kevin Finnerty qui n'est plus. Ainsi, le signal lumineux ("the beacon") qui revient n'est pas synonyme de chemin à suivre (le droit chemin, sous-entendu), mais d'une prise de conscience pleine et entière de qui il est vraiment. C'est à mon avis pour cela que Tony crie "I get it!" dans le désert, près de Vegas (lieu des pécheurs, diront certains). Il pige - encore une fois, inconsciemment - sa vraie nature de criminel, avec son rire (un peu beaucoup) jaune qui suit cette acceptation.C'est là que le 6.16 - Chasing It joue un rôle important, réflexion faite, une sorte de rappel de qui on a affaire. Tony est cruel dans cet épisode. On l'a jamais vu traiter Hesh de la sorte auparavant, il rabaisse Carm comme rarement, perd au jeu les 100 plaques qu'il devait donner à Marie Spatafore pour aider son fils et propose alors de l'envoyer dans une maison de redressement, est prêt à tuer Paulie à cause d'une vanne, toujours dans cette crainte des autres capables de provoquer sa chute, comme il disait à Bobby dans le 6.13 - Soprano Home Movies.Autant d'éléments qui ne sont que la réponse aux questions qu'il (se) pose quand il sort temporairement du coma dans le 6.02 - Join the Club : "Who am I? Where am I going?"A vrai dire, ce qui le gêne, ce n'est pas le style de vie de mafioso qu'il mène, loin de là, mais plutôt ses émotions qui pèsent lui, qui ont été au premier plan dans ses relations avec Livia et Junior, qui ont rendu difficiles l'élimination de Pussy, Tony B., le piège tendu à Feech LaManna et qui ont surtout influencé son comportement avec Christopher. C'est ce qu'il décrit par "pussy-ass weakness". C'est aussi pour ça qu'il est soulagé d'avoir pu tuer son neveu.Ainsi, je ne vois pas Tony se mettre à table ou fuir avec sa famille. Je ne vois pas de changement substantiel le concernant, ça sonnerait faux. Il a eu l'occasion de le faire plusieurs fois par le passé.
Ce Tony, (peut-être) libéré de ses poids émotionnels, abordera peut-être la situation avec New York de façon plus directe, un peu moins façon gant de velours. A ce sujet, faut quand même signaler que Tony lui a niqué sa mère, à Coco, bien comme il faut. Le bonhomme va bouffer de la Blédina pendant un bail. Encore heureux pour lui que Meadow n'ait pas tout répété à son daron, ou il se serait mangé une bastos.Je disais dans ma critique du 5.12 - Long Term Parking que les deux dents de Tony qui tombent dans le 5.11 - The Test Dream sont peut-être le signe que les deux cousins de T vont y passer. Ce fut le cas, et les deux furent tués de ses propres mains. La dent qu'il enlève discretos dans le 6.19 dans la séance de thérapie collective de Vogel est-elle un signe précurseur ? Toujours est-il que je ne vois pas de conflit ouvert entre NY et NJ ("Coolers heads prevailed"), pas aussi près de la fin.(Petit pincement au coeur, en pensant à "the end")
"And what rough beast, its hour come round at last,Slouches towards Bethlehem to be born?"("Et quelle bête brute, revenue l'heure,Traîne la patte vers Bethléem, pour naître enfin ?")
On pourrait faire là un parallèle avec le "I get it!" de Tony, avec son espèce de voyage dans le désert, cette découverte de soi, qui avait un côté un peu religieux. Mais cette réplique pourrait aussi symboliser l'éveil d'A.J. (à la culture, à la vie) via les cours qu'il suit sur le conflit israélo-palestinien.Quoi qu'il en soit, je suis vraiment content du traitement accordé au perso d'Anthony junior. Pour la première fois dans la série, il devient vraiment intéressant. On pourrait d'ailleurs peut-être regretter cet intérêt tardif, là où l'intrigue Vito dans la saison 6.1 a été bien trop longue.
Rapidement, concernant le poème "The Second Coming" ("La Seconde Venue"), Melfi le cite déjà dans le 5.10 - Cold Cuts avec "The falcon cannot hear the falconer" ou encore "The centre cannot hold".
Le 6.19 - The Second Coming est intéressant en de nombreux points.On assiste déjà à une mise en scène de la tentative de suicide très bien faite. On est pris dedans. Malgré le retour du père qui protège son petit. Ce fut d'ailleurs un passage fort, ce moment où Tony répète "baby", lui qui pousse son fils à grandir, à voler de ses propres ailes. Et à ce sujet, il y a allusion aux canards dans la piscine, qui prennent leur envol au grand dam de Tony, là où A.J. se noie et doit être sauvé par son père.Autre scène très intéressante et appréciée me concernant, celle entre Meadow et son petit frère. Ca faisait un moment qu'on avait pas eu une sorte d'état des lieux à leurs yeux. Egalement, la séquence Melfi/Elliot où on sent ce dernier toujours jaloux.Au sujet de la tentative de suicide du fils, j'ai trouvé les propos de Carm accusant Tony d'être responsable très crus, très cruels. Typique des femmes et des mères dans les situations extrêmes, j'ai envie de dire. Rejeter la faute sur l'autre, un autre, qui que ce soit, refuser d'envisager la possibilité qu'on a une part de responsabilité. Typique de Carmela aussi. Son statut de mère est ce dont elle est le plus fier. Son statut d'épouse est ternie par les meufs que bourre son mari et par le métier qu'il fait et son statut de femme à part entière, indépendante, est teintée de dépendance vis-à-vis de son mari, financièrement parlant. Admettre qu'elle a merdé, même un petit peu... inconcevable pour elle. Et pourtant. Comme le dit Tony, elle a choyé son "petit garçon", façon mère poule. Certes, les enfants ont besoin de se sentir en sécurité, pour reprendre les termes de Melfi, mais être constamment derrière son gosse pour tout et n'importe quoi peut être nuisible à terme. Souvent.
Pour revenir à Tony qui accuse ses gènes. En fait, quelque part, et Doc Melfi a raison, il craint d'avoir transmis de mauvaises valeurs à son fils. Il pourra peut-être sauver un peu son âme en venant en aide à son fils, en le sauvant. Souvenez-vous de l'(excellente) intro de la saison 6 :
(On montre A.J.)"Le numéro 5 est Ka : le DoubleLe Ka, qui atteint en général l'adolescence au moment de la mort corporelle,Est le seul guide fiable à travers l'Empire des Morts"
Pour ce qui est de la fin de la série, je vois pas de changement majeur. Maintes fois, on nous a montré qu'on ne pouvait quitter le monde de la Mafia. Ca a commencé dans le 1.05 - College avec Tony qui tue un indic placé dans le programme de protection de témoins. Puis on a eu Salvatore "Big Pussy" Bonpensiero. Carm qui a dû revenir après sa séparation. Le retour de Janice. Adriana La Cerva, Tony Blundetto, Eugene Pontecorvo plus récemment. Meadow qui revient avec son nouveau copain Patrick Parisi, A.J. qui traîne avec les deux Jason, Parisi et Gervasi. Et enfin, Christopher Moltisanti.Le seul personnage foncièrement bon est Jennifer Melfi, notamment depuis ce passage dans le 3.04 - Employee of the Month où, après s'être fait violer, Tony, voyant qu'elle souffre, lui demande si elle veut lui dire quelque chose, ce à quoi Melfi répond en le fixant, après un silence prenant, non, juste avant un écran noir et les crédits de fin.A vrai dire, je pense que ça se terminera façon pépère, si je puis me permettre. Same ol' shit.
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