Dans un contexte de montée des extrémismes de tout poil, il faut bien ouvrir les yeux et constater que la patrie des Droits de l'Homme n'est pas épargnée par le phénomène. Cela fait certes plusieurs décennies que certains groupuscules aux adeptes décérébrés persistent et signent, mais voilà, quittant les micro-débats qui leur sont chers, tel le retour de la messe en latin (sic), voilà-t-y pas que nos bondieusiens locaux s'attaquent au passe-temps préférée de ma chère et tendre, celui de secouer des cheveux sur les hurlements barbares d'une musique (heureusement pour moi) fort peu à la mode, le métal.

En effet, une union de cathos intégristes, réunissant entre autres prêtres, élus UMP, les jeunes de la CNI ou du syndicat étudiant UNI (resic), tente de faire couler le plus gros festival de métal français, j'ai nommé le Hellfest, en attaquant là où le bas blesse, c'est-à-dire par une campagne de diffamation auprès des sponsors et collectivités locales qui le soutiennent.

Car apparemment, le métalleux n'est pas qu'un jovial buveur de bières, aimant la bonne chair et les belles cuirassées. Non, derrière lui se cache un dangereux sataniste, buveur de sang, égorgeur de cochons et profanateur de cimetières. À travers sa musique braillarde, il s'attaque ni plus ni moins aux « racines chrétiennes » de notre beau pays.

Il serait inquiétant qu'un groupuscule intégriste arrive à faire couler un festival de musique, à l'ambiance particulièrement pacifique, pour preuve la photo ci-contre, ou encore cet article du monde :

Ou peut-être que ce qui dérange le plus les membres du collectif anti-Hellfest, c'est justement l'ouverture d'esprit du festival, qui a su réunir dans la joie, la bière et la bonne humeur 52 nationalités, des personnes de confessions et convictions différentes, voire opposées. Peut-être est-ce justement ce respect des fondements laïcs et républicains de la France qui dérange (une nouvelle fois) nos extrémistes gaulois.