Non non, sioniste, à la base, c'est des juifs qui souhaitent la création d'un état juif... Et depuis que cet état a été créé, la notion même du mot sioniste dépend de ton orientation religieuse et/ou politique... Du coup, c'est vrai que ce mot porte à confusion...

De plus, rien que le fait de confondre juif et israélien, c'est le genre d'amalgame qui fait le lit de la haine....

Il me semblait que pour les juifs les plus orthodoxes, la Terre Sainte était là où était le Livre, que c'était le livre lui-même.

c'est une mécanique bien connue de l'extrême droite.

Et, au passage, je trouve que le titre du topic (Dieudonné, l'habileté derrière la chemise brune) est dans la même mécanique... Celui qui est antisémite n'est pas forcément une chemise brune non plus... Stigmatiser l'antisémitisme en l'affublant de références historiques faciles, c'est pas mieux que de stigmatiser des juifs en disant que ce sont tous des sionistes...

Hum, je te suis pas là, si tu pouvais m'expliquer plus clairement.

C'est en cela qu'il est très habile.

J'irais pas jusque là, quand même.

En même temps, qu'est-ce qu'un antisémite engagé en politique ? Quelle est sa motivation ? Quelle est son idéologie ? Quelles sont ses racines idéologiques ?

Ce qui tient pas la route dans son discours, c'est ses allusions à un complot global à chaque fois qu'il utilise les mots : "plan" "projet" "noyau dur du libéralisme"...

Oui, et je trouve ça d'une platitude sans nom, enfin si, platitude. Il ne parle de rien, que de la lutte éternelle entre art, médias et politique. Il est anti, elle est anti, aucune discussion n'est possible, on dirait un dialogue chez Fogiel, du vent, du bruit, mais on croit que c'est intéressant parce qu'on a l'impression qu'il se passe quelque chose. Alors évidemment ils sont sur un sujet grave, alors on est capté, je te jure que s'ils étaient sur la pédophilie ou le viol en série, on serait pété de rire à chaque réplique. Mais là, avec ce sujet l'esclavage, l'antisémitisme, on sait toujours pas s'il faut rire ou pas, donc on prend son air grave et on se dit : ah que c'est intéressant, enfin un sujet grave de traité. Sauf qu'il n'est pas traité, il est juste évoqué à des fins purement de captation d'attention. Regardez moi ! Regardez moi !

Ben non. C'est pas fumeux, de parler de ça : des nouvelles forment du politique. Parce que justement cette nouvelle forme annihile tout fond, sans forcément qu'on s'en rende compte. Mais franchement, retrancris sur papier ce qu'ils se disent, et tu verras la pauvreté de l'échange. Rien n'est développé, la parole est sans cesse coupée, elle se répète, l'essaie argumentaire devient totalement anarchique et insaisissable, le "parler plus fort" est de mise, tout ça dans l'emballage démocratie/pensée.

D'ailleurs pour preuve, ils n'excitent en moi qu'une pensée sur la forme de leur discours, parce que sur le fond, à part répéter les mêmes conneries, ils ne me font absolument pas réfléchir sur ce soi-disant fond, et je sais ce que c'est que la transe intellectuelle. Par contre ils m'excitent sur la forme, c'est passionnant je trouve cette manière qu'on les gens aujourd'hui de parler de choses graves, sans prendre le temps, approximativement, et avec une frivolité qui frôle l'indécence.

Et ça c'est la deuxième signification et appropriation du mot de Sion. Mais je répéte : Sion, c'est Israël. Et pas besoin de prendre un bouquin de Lévinas pour le savoir.

Et regarder vos propos, vos argumentations, ne tournent qu'autour de la forme de cette interview, en rien, l'un de vous prend le temps, ou s'est senti d'une puissance de pensée pour partir, et revenir avec un texte sur l'esclavage, l'antisémitisme ou le communautarisme... personne n'est atteint, finalement, c'est juste le "phénomène Dieudonné" qui nous touche... et je maintiendrais cette position tant que le phénomène ne disparaitra pas au profit d'une pensée véritable qui n'aura pas de nom commun, précédé d'un adjectif emphatique.

Et la pensée non ?

Est-ce que le but est de gagner une discussion ?