Contrairement à quasiment tous les biopics que l'on ait pu voir,
Milk s'inspire d'une sorte de testament du vrai politicien. En effet, comme nous le présente le film, avant de mourir, il a enregistré sur cassettes (4, précisément), ses derniers mots et y a décrit ses huit dernières années. Évidemment, Gus Van Sant et Sean Penn les ont écoutées (Penn en a écouté 2 différentes de celle qu'a écouté Gus Van Sant), pour faire ce film. A partir de ce fait, aucune anecdote lue sur wikipédia ou une autre connerie d'internet pouvait être présentée dans le film, qui ne s'inspire que de ces cassettes, et d'un documentaire sur ce héros. Et rien que ça, c'est déjà un très gros point positif pour ce film, qui est peut-être le vrai biopic que j'ai pu voir. Aussi, car on ne s'attarde pas sur l'enfance de l'homme pour renforcer le côté dramatique. Seulement, ses huit dernières années, et plus particulièrement sa dernière.
Quant à Sean Penn, j'avoue que je ne comprends pas ceux qui disent qu'il a volé l'oscar de Rourke. C'est vrai, que je n'ai pas vu
The Wrestler, et que les oscars, ça veut rien dire, etc etc, mais tout de même, j'ai rarement vu une présence aussi grandiose que la sienne. Il ne se contente pas de jouer Harvey Milk, il est devenu Harvey Milk. Il m'est même arrivé de remettre en arrière certains passages tellement il me bluffait. Il est tout bonnement impressionnant, on sent qu'il s'implique réellement (comme souvent), et le film mérite d'être vu rien que pour sa performance. Donc, si vous ne supportez pas de voir deux hommes s'embrasser, ou que vous êtes pour la proposition 6 (mais quand même, j'espère qu'aucun de vous n'est dans ce cas
), vous pouvez quand même admirer cette prestation
Mais il n'est pas le seul à s'impliquer grandement dans son rôle. Josh Brolin, encore une fois méconnaissable, est parfait. Il ne cessera jamais de m'épater.
Quant au reste, eh bien... Je sais pas quoi dire. J'ai toujours adoré la façon qu'a Gus Van Sant de filmer, il ne change pas pour ce film. Aussi, il ajoute à cela un montage audacieux mélangeant images d'archive et images reconstituées. Jamais de temps morts, ni de longueurs, seulement 2h de pur bonheur.
Au final, donc, pour en revenir à cet éternel débat sur le fait que Slumdog Millionaire ait gagné l'oscar du meilleur film et Danny Boyle celui du meilleur réalisateur (immérité), je ne pourrais pas dire, à cet instant précis, s'il valait mieux donner ces prix à Milk (quoique, pour le meilleur réalisateur... Si, ouais, fallait le donner à Gus Van Sant. Mais j'ai pas fini de voir les films nominés). J'ai juste une seule chose à vous dire : jetez-vous sur ce bijou, je sais pas qui pourrait le détester.
PS : En VO, évidemment...