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Une grève des enseignant-e-s dans la ville d'Oaxaca de Juarez, la capitale de l'État, plutôt banale au départ, donne lieu à une répression hors de proportions de la part d'Ulises Ruiz Ortiz (URO), gouverneur élu par la fraude et honni de la population. Celle-ci va prendre fait et cause pour les professeur-e-s. Une partie importante de la société oaxaqueña [de Oaxaca], s'est solidarisée en un mouvement aux revendications plus vastes. Trois jours plus tard, le 17 juin, était fondée l'Assemblée Populaire des Peuples d'Oaxaca (APPO).
Depuis le début de la crise, Ulises Ruiz Ortiz manifeste un grand talent pour répondre par la violence à l'insatisfaction sociale, comme l'avait fait Enrique Peña Nieto, gouverneur et membre du même parti politique de l'État de Mexico, à Atenco, quelques semaines auparavant, avec la collaboration de l'exécutif fédéral. Le gouverneur de l'Oaxaca transmet ainsi clairement le message émis par son chef, Roberto Madrazo : le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) est le parti de l'ordre. Actuellement, le terme simple de grève ne suffit plus et les sites internet alternatifs rapportent les faits en parlant de Rebelión Popular en Oaxaca ou de « Commune libre », terme évoquant inévitablement les luttes sociales du XIXe siècle en Europe.
Il faut savoir que l'état d'Oaxaca est une portion de territoire hautement stratégique, car il ne constitue pas moins que la zone la plus riche en biodiversité de tout le Mexique. Le sous-sol quant à lui recèle du pétrole, de l'uranium, du charbon, du fer, de l'or, de l'argent, du plomb, du mercure. De 1540 jusqu'au début du XXe siècle, les mines d'Oaxaca ont fourni la moitié de la production nationale d'or et d'argent. On y trouve de l'eau en abondance, source d'énergie hydroélectrique, et c'est l'une des régions les plus ventées du monde.
Mais c'est aussi l'état qui a le niveau de pauvreté le plus élevé de tout le Mexique où près de 460 des 570 municipalités de l'Etat ne disposent pas de services de base (eau, assainissement, électricité, routes. La discrimination envers les 1,5 millions d'indigènes (50% de la population) et les conditions de vie générale sont un terreau pour le mouvement de protestation des enseignant-e-s qui va cristalliser les nombreuses contradictions sociales de l'Etat.
En un an et demi de temps ce mouvement a entamé un processus innovateur d'auto-organisation et a été la cible de violentes répressions de la part du pouvoir fédéral et régional.C'est une lutte avec ses morts, ses blessés et ses disparus, et pas seulement chez les militants locaux. Tapez Brad Will dans Google et vous verrez l'histoire de ce .journaliste indépendant américain assassiné en pleine rue par un policier en civil le 28 octobre 2006.
On peut donc s'étonner de l'occultation médiatique totale des grands médias d'actualité sur le sujet, bien qu'Amnesty International (entre autre) ait officiellement rappelé au Mexique son devoir de respect des droits fondamentaux des manifestants et apporté son soutien au prisonniers et disparus.
Et plutôt que de vous faire une chronologie et analyse du conflit (ce que vous trouverez bien mieux fait en cherchant un peu, et ce que je vous incite à faire), je tenais à vous présenter un film produit par Corrugated Films qui revient sur l'appropriation particulièrement vive des médias par la population à Oaxaca depuis le début du conflit et depuis le muselage violent de Radio plantón. La Commune d'Oaxaca a vu en effet des dizaines de milliers de travailleurs, d'indigénes, de femmes au foyers et d'étudiants prendre 14 stations de radio et une chaine de télé, et les utiliser pour s'organiser et défendre leurs luttes sociales, culturelles et économiques.
Quand le peuple d'Oaxaca a décidé qu'il en avait soupé des mauvais gouvernements il n'est pas allé raconter son histoire aux médias, il a pris les médias
Un documentaire de Jill Freidbegr, réalisatrice primée de Granito de Arena et This is What Democracy Looks Like Production : corrugated films et mal de ojo.
Ce n'est pas un brûlot militant mais un témoignage d'une organisation de lutte réfléchie, tournée vers la population et mise à son service.
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Quelques liens concernant les gens qui sont à l'origine de ce projet et d'autres qui soutiennent sa diffusion:
PS : ce film est sous licence Creative Commons. http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/deed.fr
se fera toujours enculado, mais au moins avec panache!
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L'avenir est derrière nous.
Car on ne le voit jamais venir.
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*Édité à 11:25am, 04/07/08