Avec la fin de la série, beaucoup de journaux ont publié des articles sur The Wire. Voici donc un article de Courrier International contenant lui-même plusieurs liens vers des articles dans des journaux américains.Je profite de ce sujet pour faire une démo des capacités de mises en page du blog de sub-way.
Le personnage d'Omar Little,
interprété par Michael
Kenneth Williams DR
interprété par Michael
Kenneth Williams DR
Barack Obama était-il derrière son téléviseur, le 9 mars au soir ? La chaîne HBO diffusait l'ultime épisode de la dernière saison de The Wire, l'une des séries les plus captivantes jamais créées à la télévision américaine. A plusieurs reprises, le candidat démocrate s'était dit accro à ce tableau sans fard des bas-quartiers de Baltimore.
Son personnage favori : Omar Little. "Je n'adhère pas à ses vues. Le personnage est fascinant, mais ce n'est pas quelqu'un que j'admire en tant que personne", avait-il toutefois précisé lors d'une récente interview au Las Vegas Sun (clip audio). Pour les non-initiés, Omar Little est une sorte de Robin des bois interlope. Long manteau flottant au vent, canon au poing, ce cow-boy black and gay rançonne en sifflotant les dealers de Baltimore.
"Si une grande série s'arrête et que personne ne la regarde, tout n'est-il pas perdu ?", se lamente Robert Bianco dans USA Today. Le programme, qui flirtait avec les 4 millions de téléspectateurs au meilleur de sa forme, n'a jamais dépassé le million au cours de sa dernière saison. "Largement moins que ce qu'il méritait", insiste-t-il.
Le patronage de Barack Obama, chouchou des élites, le laisse supposer : The Wire n'a jamais cédé à la facilité. Mais qu'on ne s'y trompe pas : "En dépit de ce que vous avez pu entendre ou craindre, The Wire n'était pas dur à suivre, cette série exigeait juste une attention constante, de semaine en semaine", précise Robert Bianco. Il fallait se laisser le temps de découvrir la série. Souvent, on a écrit qu'elle représentait un univers "à la Dickens". Ici, pas de personnage principal qui cristalliserait l'intrigue. La vedette, c'est la ville de Baltimore : son administration au bord de la banqueroute, ses habitants pauvres et riches, son port et ses terrains vagues, sa prison et ses quartiers défavorisés.
Le prestigieux New Yorker, dans un long et passionnant article, a tenté de comprendre pourquoi The Wire, applaudie par la critique, passait pour un ovni dans le paysage télévisuel américain. Elle n'a, de fait, jamais obtenu le moindre Emmy. Son ambition de montrer "l'incapacité d'une des nations les plus puissantes au monde à trouver une solution aux problèmes de ses centres urbains" en a dérouté plus d'un, résume Robert Bianco dans USA Today. L'intrigue ne se noue ni ne se résoud en cinquantes minutes chrono. Elle s'ébauche, se prolonge et se ramifie d'épisode en épisode, de saison en saison, sans jamais offrir ces conclusions nettes et manichéennes qu'affectionnent les fictions américaines. Selon la formule de Teresa Wiltz dans The Washington Post, "l'existence du Crime ne signifie pas qu'il y aura Châtiment."
Les parades restent cosmétiques : les intérêts privés, la corruption des dirigeants et les calculs mesquins de tout un chacun font qu'à la chienlit succède toujours la chienlit. On en change juste le nom, pour garder les apparences. The Wire, jusque dans le dernier épisode de sa cinquième saison, s'est voulue "une humble révérence à une ville croulant sous les maux", constate Karen Valby dans Entertainment Weekly. C'est là tout son prix.
Marie Béloeil
Courrier International
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Co-fondateur et administrateur de Subfactory.fr
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