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Ca y'est, nous sommes fin mai, ce qui signifie donc que les saisons des séries américaines touchent à leurs fins. Et parfois c'est même la fin définitive : c'est le cas de Mad Love, Brothers and sisters, Better with you... Mais ce n'est pas le cas pour Happy Endings, bien que ce n'est pas passé loin. Mais la nouvelle sitcom d'ABC reviendra en automne pour une deuxième saison, après une première qui m'a semblé être très convaincante et qui m'a fait penser que c'était probablement la meilleure nouvelle sitcom. Déjà parce que c'est drôle (et c'est bien ce qu'on demande à une sitcom, me direz-vous), mais aussi parce qu'il y a quelque chose qui a particulièrement retenu mon attention. Là où Happy Endings va puiser une certaine originalité, c'est dans le fait qu'un des personnages principaux soit gay, et surtout, non stéréotypé (ce qui amène d'ailleurs pas mal de blagues sur le fait qu'il ne « fasse pas gay »). Déjà, quand on y réfléchit, les personnages homos dans les sitcoms ne sont pas légion. Il y en a un seul dans How I met your mother (le frère de Barney, qui apparaît dans deux épisodes, sur 6 saisons quand même...), aucun dans Big Bang Theory, aucun dans Scrubs... Certes, Glee et Skins font figure d'exception, mais ce sont des séries beaucoup plus axées « ados ». Dans le fond, quand on y réfléchit, c'est Friends, la sitcom de référence, qui a donné le plus d'importance à des persos gays : rappelons-nous de l'ex femme de Ross qui a refait sa vie avec une femme, on assiste même à leur mariage vers la saison 5 ou 6 je crois. N'oublions cependant pas Modern Family qui inclut également un couple homosexuel dans les personnages principaux ! Alors, oui, quand une série arrive et nous balance un personnage gay qui ne soit pas un simple personnage secondaire juste là pour faire le gag, moi j'aime. Et encore plus quand il n'est pas totalement stéréotypé. Nous avons cependant un gay purement stéréotypé dans l'épisode 2, lorsqu'un des persos se plaint justement de ne pas avoir d'ami vraiment gay type folle excentrique, l'autre décide de lui en présenter un, qui se révèlera être assez saoulant à la longue. Donc déjà, l'image est bonne : c'est juste un mec normal, qui aime donc les hommes, et alors ? C'est d'ailleurs bien montré dans l'épisode 9, où il se tient en face d'un homme qui lui plaît, et lui déclare : « Je ne suis qu'un mec qui veut dire à un mec qu'il regrette, et qu'il veut avoir une seconde chance » (je ne me souviens plus précisément de la réplique, mais je sais que c'est dans ce style-là). En fait, il y a une sorte de banalisation de l'homosexualité. Ses problèmes, ses histoires de cœurs, sont traités comme ceux des autres personnages. Mis à part l'épisode sur le coming-out, assez drôle étant donné qu'il ne veut pas faire son coming out à ses parents, jugeant que « le coming out c'est gay », il décide de demander à une amie de faire semblant d'être sa copine. Sauf que d'après ses amis, il est déjà mauvais en tant que gay, il est encore pire en hétéro... De plus, le fait qu'un autre personnage soit noir donne lieu à un parallèle intéressant, que j'avais d'ailleurs déjà évoqué sur mon blog. Ce parallèle est particulièrement présent dans un épisode où le noir présente un gars à son ami, sauf qu'il n'a vraiment rien en commun avec lui, hormis le fait d'être gay. Il décide donc de démontrer à son ami que c'est un « gay-cist », c'est à dire qu'il pense que tous les gays sont pareils. Et pour appuyer son propos, il lui présente sa voisine de pallier, noire également, qui n'a bien sûr rien en commun avec l'autre. Il démontre ainsi par a+b l'absurdité de penser que deux personnes peuvent être parfaites l'une pour l'autre uniquement parce qu'elles ont la même orientation sexuelle/origine/religion... Ça rappelle justement le spectacle de la lesbienne invisible, avec les hétéros qui s'exclament « Ah mais t'es lesbienne, c'est super, faut absolument que je te présente Pascale et Marie, elles sont lesbiennes aussi, j'suis sûre que vous allez vous entendre ». (je ne suis pas en train de dire qu'Happy Endings s'est inspiré d'Oceanerosemarie hein) D'autres comparaisons entre les gays et les noirs sont également à noter dans d'autres épisodes : lors du coming out, lorsque le noir fait remarquer à sa femme qu'elle a mis du temps à dire à sa famille qu'elle sortait avec lui, et qu'elle ne devrait donc pas presser le gay à faire son coming out, ou encore lorsqu'ils débattent sur le fait qu'il est peut-être plus dur d'être un homme noir qu'un homme homosexuel. Bien évidemment, la série ne repose pas que sur la présence d'un personnage homosexuel : elle est de qualité, il y a de bonnes situations, des personnages intéressants, des répliques bien trouvées... Mais j'ai pensé qu'il serait intéressant de parler de ce point précis, puisque cela m'a offert la possibilité de réfléchir sur la représentation LGBT dans les sitcoms : j'attends cependant toujours l'arrivée d'un personnage principal lesbien, ainsi que celle d'un(e) trans, mais je ne pense pas que cela arrivera de sitôt pour ce dernier. Mais on sait jamais, la société évolue et les sitcoms également, puisqu'elles reflètent généralement la société, à un degré plus ou moins réaliste. Je me suis focalisée sur les sitcoms pour cette raison, et aussi (et surtout) parce que c'est ce que je regarde le plus. Mais quand on élargit à toutes les séries, on peut bien sûr trouver plus d'exemples : Grey's anatomy, Six feet under, Desperate Housewives, United states of Tara... Bref, j'espère vous avoir convaincus de regarder Happy Endings, et si ce n'est pas le cas, voici un argument supplémentaire : il y a l'actrice qui jouait la Dr Denise Mahoney (surnommée Jo par JD) dans Scrubs... (Et je suis dans la team qui sous titre, mais je suis pas sûre que ca soit un bon argument) [...] Lire la suite [ Commentaires (10) / Non lus (10) / Laisser un commentaire | Permalien ] |
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