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Le weekend du 15 août, c'est un peu la mère des batailles pour la SNCF, c'est là que tout se joue, que ses ressources sont mises le plus à l'épreuve, que le dévouement et l'efficacité de son personnel sont confrontés à un afflux de passagers sans commune mesure dans l'année. Et, bien sur, comme on est en France, ça part en cacahuète. Quand on me parle de vendredi 13, je fais le blasé. Je joue quand même au loto, hein, on sait jamais, on va évité d'être trop con. Pour le reste, le coté, "journée officielle du fail", ça n'a jamais pris, jusqu'à vendredi dernier. Donc, nous sommes un vendredi 13 août, dans un immeuble de bureaux proche de Montparnasse. Bureaux, c'est vite dit. Quand on imagine un bureau, on visualise des mecs et des nanas derrières un ordi faisant des camemberts sous excel. Le but étant bien sur de les mettre dans une belle présentation ppt dont personne n'aura rien à carrer. Mais non, parce qu'on est une veille de weekend du 15 août, qu'il est 16h et qu'il ne reste plus que deux blaireaux en train de faire un puissance 4 par mail. Un des blaireaux se dit "ma douce et chère et tendre moitié se languit de moi, son attente doit être insoutenable, soyons fou et, puisque l'illusion du travail ne doit plus être maintenue, changeons de billet, prenons un train plus tôt." Passage express par sa boite mail, il clique sur "gérer sa commande" et plouf plouf : il choisit le TGV 8341 de 17H10 aussi appelé le 5:10 to Poitiers Plus beaucoup de temps, il faut envoyer deux trois mails pour justifier le salaire de l'après-midi. La solution : le mail recap. Le mail recap, il est long, il a plein de bullet point et il donne l'impression que vous avez travaillé dur toute la journée. En réalité, il rappelle juste les trois vagues conneries que vous avez faites ces trois derniers mois. Le mail recap est envoyé, il n'y a plus qu'à quitter l'immeuble pour se rendre à la gare. Là, un mot d'ordre, la discrétion. On ne sait jamais, un manager fait peut être lui aussi semblant de travailler et on risque de se faire chopper dans les ascenseurs. Donc, on prend les escaliers, on sort par la porte de derrière. Bon, on a pas pu mater une dernière fois la jolie fille de l'accueil mais l'opération dégagement à la solid snake est une réussite. Une gare, un vendredi, c'est un choc des cultures. Il y a les mecs sérieux, ceux qui rentrent du taf, ceux qui ont fait des mails recaps et il y a les autres, la plèbe, ceux qui "partent en weekend en famille". Nous, on a des abonnements pro, des cartes fréquence +, on est pas des bouseux et on tient à le faire savoir. Alors on prend un air étudié, mi blasé mi condescendant face à ces familles surchargées qui cherchent des yeux le quai de départ de leur train. Nous, on connait, on a la valise profilée, aérodynamique (tu la mets dans une catapulte et je suis sûr qu'elle dépasse mach 5 easy) et on connait l'emplacement des quais, des escalators et des panneaux par coeur. Il y a un endroit fatidique : la machine à composter les billets. Là, on distingue la grosse tarlouze du pro de la SNCF. La grosse tarlouze, elle doit remettre 4 fois son billet dans la fente pour parvenir à obtenir le petit bruit caractéristique et oh combien jouissif. Le pro, lui, il le fait du premier coup. Ce n'est pas qu'il a mieux compris que les autres comment cette machine de merde est censée marcher, c'est juste que là, en train de fumer avec son air blasé, il est en train de surveiller votre échec, de scruter la position de votre billet lors de vos tentatives. Il peut donc se ramener, sûr de lui et dominateur alors que vous remettez votre billet dans votre sac et, en vous regardant dans les yeux, l'air narquois, composter son billet en un seul et magnifique essai. Mon dieu, que j'adore faire ça ... On monte alors dans son wagon. Il s'agit de toujours avoir l'air pro. Check check : est ce que je suis à coté d'un gros qui pue ? D'une vielle chieuse ? De gamins qui chialent ? Non, good, le voyage va bien se passer. On met la valise aérodynamique dans le rangement au dessus des sièges, si possible en ejectant les gros sacs décathlon pourris des bouseux d'à coté, on enlève la veste, et on se pose dans le siège. Check check : est ce qu'il y a de la bonnasse en tailleur dans la rame ? Non, bon, pas besoin de sortir un faux dossier du boulot, on peut sortir la DS et avancer dans ce putain de Zelda de merde où on est bloqué. Le train démarre, on remarque à peine le militaire qui est derrière, la mère et sa fille qui discutent (bonasse repérée mais présence maternelle rédhibitoire) et la famille qui sort tout juste de son avion et qui rentre de sa campagne. Quelques secondes passes, on regarde encore une fois les HLMs dégueulasses du XIV qui bordent les voies. Un petit bruit retenti, un petit clanc. C'est le son de la loose qui s'abat sur ma soirée ... Il est 17h12, le train est parti deux minutes plus tôt, il n'a parcouru que quelques centaines de mètres. Les lumières s'éteignent, des regards s'échangent et, doucement, le train s'immobilise en pleine voie. C'est le début de l'aventure du 5:10 to Poitiers [ Commentaires (52) / Non lus (52) / Laisser un commentaire | Permalien ] |