Moins outrancièrement débile que le précédent, mais rassurez-vous, toujours autant écrit avec le cul. Halloween c'est fini, je ne crois pas que j'y retournerai un jour.

Donc cette fois, au lieu d'enchaîner directement les événements entre les deux films comme avec Kills, et de plonger directement dans la sauce au sang, Ends prend son temps pour développer un nouveau personnage qui devient de fait le protantagoniste principal du film.

Ce n'est pas une mauvaise idée, tant le précédent n'apportait aucune idée neuve et se contentait d'enchaîner les scènes de meurtres sauvages de personnages random nouveaux ou anciens avec une régularité aussi métronomique qu'ennuyeuse.

En passant, Kills a rétrospectivement tellement peu d'intérêt qu'il pourrait tout aussi bien ne pas exister, celui-ci serait strictement identique. Ce n'est plus un épisode de transition mais de transparence totale. C'était bien la peine. Bref.

Donc une intro plutôt surprenante, un nouveau personnage-fonction (mais laquelle ? le scénariste ne le sait hélas pas vraiment, voir plus bas) et un rappel des faits précédents plus tard, on nous rappelle que Michael n'est pas mort dans le précédent et qu'il est toujours LÀQUELQUEPART.

Mamie Zinzin, pardon, Laurie Strode s'est rangée des pétoires avec sa petite-fille devenue infirmière et la met à la colle avec notre nouveau perso, Corey, et c'est là que tout va partir en vrille car ce jeune homme n'est pas tout à fait bien dans sa tête et il est possible que l'esprit de Michael Myers l'ait particulièrement contaminé.

Le postulat est étonnant et pas si con, il fallait partir dans une autre direction et cette idée de, au choix, l'infection du Mal représenté par Michael vers une autre personne, ou bien carrément la dévotion de cette dernière à cette figure du Mal (au passage, idée déjà présente au travers d'une secte vouant un culte à Michael dans l'un des films de la franchise sans Laurie), n'est pas inintéressante.

Le problème est que, après tout ce développement qui prend vraiment son temps (Michael n'apparaît qu'au bout de 40' et ne se réveille réellement que bien plus tard), on imagine qu'ils vont en faire quelque chose, n'importe quoi, qui le justifierait.

Sauf que le transfert attendu n'est jamais total, que la paire Corey-Michael tue tantôt de son côté, tantôt en duo, sans vraiment de justification, et qu'au final Corey finit sa course en n'ayant servi qu'à temporiser l'inévitable et absolument pas surprenante confrontation finale entre Laurie et Michael, comme si les scénaristes n'avaient en fait pas eu d'autre idée depuis le début et qu'ils avaient eu besoin de TROIS FILMS remplis de vide et de personnages faisant littéralement n'importe quoi pour parvenir à cette scène de deux minutes, thématiquement satisfaisante mais tellement prévisible (et techniquement dégueulasse, mais c'est une autre histoire) qu'on est surtout content que toute cette histoire soit enfin terminée.

Enfin presque car après une procession morbide dans la ville (j'ai ri intérieurement à l'idée : non mais sérieusement...), on a enfin la seule bonne initiative d'un des personnages dans tous ces films, et la réponse à la question que tout spectateur un tant soit peu éveillé se pose dans ce genre de situation : mais pourquoi vous ne l'achevez pas une bonne fois pour toutes bordel de merde ? Ridicule mais plaisant, et pour le coup aussi conclusif (croisons les doigts) qu'une autre très longue saga qui s'est achevée récemment de manière définitive pour son personnage principal.

Vraiment, j'aurais préféré qu'ils aient les couilles d'assumer l'idée (à la Vendredi 13, saga qui ne s'est pas gênée pour partir dans ce genre de délires) d'un esprit diabolique incarné par Michael qui se projetterait dans une autre personne contaminée par cette esprit, le rendant véritablement immortel.

Au lieu de ça, Laurie monologue que ce n'était finalement qu'un homme, et pas le démon invulnérable que tout le monde craignait, non seulement contredisant totalement les films précédents (comment un homme pourrait survivre à tout ce qu'il a subi ?), mais pissant allégrement sur le film de 78 auxquels ces films prétendent rendre hommage puisque Loomis le répète suffisament : Michael c'est le MAL. Ah tiens, Evil Dies Tonight, c'est pas un truc qu'ils scandent environ quatorze mille fois dans le film précédent ? Oh well.

De plus la seule vraie bonne idée du film précédent, le fait que Michael soit en fait indifférent à Laurie, à la plus grande surprise de cette dernière qui a gâché sa vie en se préparant à l'affronter, est ici jetée aux oubliettes (cette trilogie n'a aucune cohérence, je le répète) car c'est bien Laurie que Michael vient chercher à la fin pour un duel final. Pourquoi ? Parce que c'est écrit, là.

J'en arrête là, la musique est encore très bien, c'est moins pire que le précédent, les quelques bonnes idées sont très mal ou pas du tout exploitées, et il y a une vraie conclusion qu'on a le droit de trouver satisfaisante si on est bien luné.e.

Bof bof bof.