Chaîne : AmazonSaison 1 : 10 épisodesRenouvelée pour une 2e saison.
C'est la première série Amazon qui me botte assez pour que j'en parle. Je ne suis pas trop fan du concept du pilote proposé à tous, et de la série qui n'arrive que 2 ans plus tard...
John Tavert est un agent non officiel qui bosse pour la CIA sous les ordres de son père. Sauf que depuis un cafouillage monumental lors de sa précédente mission en Iran, où il s'est trompé de cible et a fini capturé et torturé (d'une manière hilarante et pas gore du tout, c'est pas le genre de la série), John n'a plus trop goût à la vie. Il fume des joints à la chaine à Amsterdam et chante des chansons folk inspirées de ses missions top secrètes, le temps que l'affaire se tasse. Mais une nouvelle mission l'attend, pour rattraper le coup en Iran, qui implique qu'il se fasse passer pour un ingénieur en tuyaux dans une entreprise au fin fond du Midwest.
Disclaimer : Je suis un tout petit peu amoureuse de Michael Dorman. Mais au fil des épisodes, c'est l'ensemble qui m'a tapé dans l’œil. Il n'empêche que choisir un acteur néo-zélandais pour jouer un bon petit Américain dans une série qui s'appelle "Patriot", c'est un peu étonnant. Il est absolument parfait dans ce rôle dramatique et dans un rôle principal (enfin !).
*
La série, sur le papier, se résume à une petite histoire au rythme vraiment pas pressé, à base d'espions et de relations familiales. Le concept de l'espion foireux, version comédie-dramatique, ça avait déjà été fait plein plein de fois, donc je m'attendais à ce que ça soit cliché (surtout que je n'aime pas trop Terry O'Quinn), mais bizarrement tout passe drôlement bien.
L'intrigue de la saison est construite comme une spirale autour d'un problème initial qui fait tache d'huile, et auquel n'ont de cesse de se greffer des problèmes secondaires à mesure qu'ils essaient de mener à bien cette mission terriblement mal embarquée.
C'est à la fois extrêmement lent, et relativement bien rythmé. La narration est totalement fragmentée, faite de scènes et d'images parfois sans lien entre elles, de lieux exotiques divers (Luxembourg, qui n'est pas sans rappeler l'excellent In Bruges), sur une trame de fond (très lointaine) à base de crise politique. Il ne se passe quasiment rien du tout, et pourtant je mourrais d'envie de savoir la suite à chaque épisode (grâce à une utilisation efficace des cliffhangers notamment).
Les mêmes thèmes sous-tendent la série du début à la fin. Une succession de motifs récurrents, au départ sans rapport évident entre eux, qui se cumulent et s'expliquent au fur et à mesure comme un puzzle géant.
L'humour est décalé, grinçant. Inattendu, souvent, comme une espèce de bonus qu'on n'attendait plus pour apporter un peu de légèreté. Les chansons folk et les musiques utilisées sont très sympas, tout en restant un peu lourdingues parfois. A l'image de la série : à la fois hilarant et triste.
Tout ne fait pas mouche ; il y a parfois de grands moments pseudo artistiques bien trop longs. Certains épisodes sont un peu frustrants dans leur désir constant de se démarquer, d'avoir du sens tout en étant artistiquement originaux. L'ensemble est bien pensé, mais ressemble parfois un peu à projet de fin d'école d'art, un truc bizarre volontairement, juste pour faire du bizarre (ça s'arrange, cela dit, ou alors on s'y fait...).
Mais sur l'ensemble, les très bons épisodes sont plus nombreux que les épisodes juste bof. C'est parfois creux, bizarre, mais il y a beaucoup de justesse et d'humanité dans la manière dont les personnages sont construits. Ils ont le mérite d'avoir pris des risques, et d'avoir fait quelque chose d'original et de cohérent.
Mon problème principal, au début de la saison, c'est que je n'arrivais pas à déterminer ce que cette série était censée être. Je savais que ça me plaisait, que je regarderais jusqu'à la fin et que j'en ferais une présentation, mais je restais sceptique, parfois, devant ce truc curieux, qui n'aurait jamais été commandé sur une chaîne "normale". Je n'arrivais pas à décider ce qu'ils essayaient de faire.
Est-ce une série d'espionnage (on est loin de Homeland, encore que, la CIA qui tente d'influencer la politique iranienne de manière totalement illégale avec une opération qui foire, ça me rappelle quelque chose...) ? Mais si c'est de l'espionnage, ce serait centré sur l'espion le moins doué de la planète, totalement poissard et déphasé...
Ou alors, serait-ce juste une métaphore de la dépression ? Une représentation physique, matérielle de l'état d'esprit d'une personne dépressive. Des plans séquences interminables, des silences, du vide, l'impression d'être constamment à contre-courant, à la limite de la rupture.J'ai beaucoup pensé à In Bruges, pour le postulat de départ (un type dépressif à cause d'une bavure qui s'est soldée par la mort d'un innocent) et l'environnement carte postale dans un bled européen minuscule.Les personnages qui gravitent autour de John n'ont de cesse de lui rappeler qu'il est déphasé, ou de lui prodiguer des conseils d'hygiène de vie sensés. Manger, dormir, ne pas fixer le vide d'un air con, ne pas prendre la place de parking de son boss. Certains épisodes entiers sont juste, dans le fond, une représentation intéressante de cette sensation que chaque tâche est insurmontable quand on est en dépression.
Les parties en "français" donnent envie de se tirer une balle. C'est terrifiant de nullité ; heureusement qu'il n'y en avait pas tant que ça.
Historique des éditions
*édité à 11:54 le 01/03/2017 *édité à 00:11 le 02/03/2017 par Nao *édité à 20:00 le 18/04/2017 par Nao
Message n° 4225326, posté par ☺ à 12:24 le 01/03/2017
: Tout ne fait pas mouche ; il y a parfois de grands moments pseudo artistiques bien trop longs. Certains épisodes sont un peu frustrants dans leur désir constant de se démarquer, d'avoir du sens tout en étant artistiquement originaux. L'ensemble est bien pensé, mais ressemble parfois un peu à projet de fin d'école d'art, un truc bizarre volontairement, juste pour faire du bizarre (ça s'arrange, cela dit, ou alors on s'y fait...).
Sans troller - un peu quand même - c'est ce passage là qui me tente le plus à lancer là série, haha.
J'viens de voir que le format c'est 50 min, et non 30 min, j'imagine qu'il faut accrocher rapidement à la série, au risque de se faire chier. Je testerai une fois sur Prime Video France...
Message n° 4225411, posté par Nao à 00:13 le 02/03/2017
j'ai pas tout fini. je pense que je vais regarder tout d'affilée, même s'il y a des redites. dans l'espoir de m'y immerger un peu plus. je suis restée bizarrement assez froide devant tout ça, malgré un grand enthousiame après le pilot.
c'est peut-être le côté 'fait exprès, bizarre forcé'...
*édité à 10:59 le 02/03/2017
Message n° 4227269, posté par shibbyshibby à 17:53 le 13/03/2017
J'ai commencé à reregarder le premier épisode que j'avais vu à l'époque du pilot et l'application Android est bien buguée : à chaque fois que je mets sur pause pendant quelques minutes, ça ne souvient pas de là où je me suis arrêté et ça reprend à la première fois que j'ai mis sur pause, soit à 50 secondes du début... c'est super pratique !
J'ai eu aussi un bug au début : la bande son était en espagnol quelle que soit la langue que je choisissais. J'ai quitté l'appli et relancé et ça a résolu le problème.
-- Co-fondateur et administrateur de Subfactory.fr
Message n° 4234731, posté par Caféine à 13:11 le 05/05/2017
En revanche, le player PC du replay de Canal+ s'est amélioré, avec quelques fonction accessibles via les touches clavier (mais pas de mémorisation de la position de lecture si on quitte l'épisode).
-- « Caféine et nicotine sont les deux mamelles du sous-titrage. »
Message n° 4235042, posté par Sixe à 13:41 le 07/05/2017
: J'ai commencé à reregarder le premier épisode que j'avais vu à l'époque du pilot et l'application Android est bien buguée : à chaque fois que je mets sur pause pendant quelques minutes, ça ne souvient pas de là où je me suis arrêté et ça reprend à la première fois que j'ai mis sur pause, soit à 50 secondes du début... c'est super pratique !
Suis au milieu du 6e épisode et ça ne s'est pas reproduit. Ça doit donc être un bug qui ne se produit que dans un cas particulier.
Je passe un très bon moment avec cette série, à part un petite marathon de 3 Blue Bloods hier matin, je ne regarde que ça depuis avant-hier midi. J'aurais probalement fini d'ici à demain.
-- Co-fondateur et administrateur de Subfactory.fr
Message n° 4235043, posté par Sixe à 14:07 le 07/05/2017
Les parties du dialogue au Luxembourg tenues en français sont souvent catastrophiques avec un texte qui, on le sent, à été écrit à l'origine en anglais puis traduit approximativement puis qui est ensuite "lu" par des acteurs dont le français n'est pas leur langue maternelle, voire souvent, qui ne le parlent pas du tout.
-- Co-fondateur et administrateur de Subfactory.fr
*édité à 14:08 le 07/05/2017
Message n° 4235044, posté par Nao à 14:40 le 07/05/2017
: Les parties du dialogue au Luxembourg tenues en français sont souvent catastrophiques avec un texte qui, on le sent, à été écrit à l'origine en anglais puis traduit approximativement puis qui est ensuite "lu" par des acteurs dont le français n'est pas leur langue maternelle, voire souvent, qui ne le parlent pas du tout.
C'était une torture, ces passages.
Message n° 4235062, posté par Dev8 à 19:16 le 07/05/2017
En plus de traductions niveau GoogleTrad (ou pire quand "il est supposé" devient "il doit"), il y a carrément des parties de phrase qui disparaissent et des contre-sens donc je ne suis même pas sûr qu'il y ait une relecture : par exemple "je vous assure que je ferai" qui devient "tu feras", et une absence totale de cohérence genre le vouvoiement quand le père téléphone à son fils Edward au début (puis le tutoie), ou la secrétaire qui tutoie John après son entretien d'embauche.C'était pareil pour Sneaky Pete (la mère qui tutoyait une nouvelle cliente tout en l'appelant "Mme Untel" dans la même phrase) ; par-contre c'était moins courant dans The Man in the High Castle il me semble.C'est véritablement un massacre, d'où effectivement le mot "torture" est très juste : dans ces conditions moi je ne vais pas pouvoir continuer à regarder Patriot hélas, comme Sneaky Pete. Bizarre que pour American Gods ça semble correct...
Message n° 4235067, posté par Medieval à 19:26 le 07/05/2017