Il y a des films comme celui-là, comme Forrest Gump, où on suit la vie entière d'un homme. On y voit souvent les mêmes thèmes : la première fois, la première cuite, l'armée, l'âme soeur... Et chaque fois, car ces films sont très longs, on finit par se dire, au bout de 2h de film, "putain, faut pas que je pleure". Car, à chaque fois, on s'attache extrêmement vite au héros. Et même si on sait inévitablement que Benjamin Button va finir par mourir, ce film n'échappe pas à la règle, on pleure comme une madeleine pendant toute la dernière demi-heure. Du moins, ça a été mon cas. Et ce n'était pas arrivé depuis très longtemps. Dés les premières minutes, on tombe amoureux de cette leçon incroyable. On tombe amoureux de ce film qui nous apprend que rien ne dure, qu'il faut savourer chaque moment (OK, c'est niais), mais aussi que rien n'est parfait éternellement, et qu'on ne pourra jamais revenir en arrière (OK, c'est glauque). On tombe amoureux de cette histoire, certes improbable, mais tellement belle. On tombe amoureux du héros. J'ai tout simplement été bluffé, du début à la fin. Aucune fausse note (si ce n'est la partie Tilda Swinton, heureusement qu'elle est courte). Et, à la fin, entre deux larmes, on se dit "merde... C'est déjà fini ?". Eh oui, c'est déjà fini. Parce que rien ne dure, même pas l'un des plus beaux moments de cinéma, rien n'est parfait à jamais, même pas l'un des plus beaux moments de cinéma, et on ne pourra jamais revenir en arrière, même pas pour l'un des plus beaux moments de cinéma... C'est simple, Fincher, tu m'as fait chialer et me moucher au cinéma derrière trois américains et devant deux français. Pour certains ça a été à cause de Gran Torino, pour moi ça a été celui-là... Putain.