Pour moi, il y a deux interprétations au film. La première : C'est une réécriture d'Alice au Pays des Merveilles. Et donc, pendant 100 mn, on ne voit qu'Alice, et son Pays des Merveilles. Mais dans ce cas, ce monde ne serait que le fruit de l'imagination de Coraline. On voit tout à travers ses yeux. Au début, elle n'en fait qu'à sa gueule, ne souhaite que son bonheur, et lorsqu'elle arrive dans son monde parallèle, elle obtient ce bonheur. La métaphore des boutons sur les yeux est aussi très forte. Elle signifie quand même que dans ce monde, personne ne voit seulement son nombril, mais celui de Coraline. Ils sont aveugles pour que Coraline soit heureuse. Mais, évidemment, y a le hic de la sorcière voulant les yeux de Coraline, donc cette interprétation ne colle pas entièrement. Elle méritait tout de même d'être soulignée.La seconde interprétation concerne toujours les yeux, et surtout l'évolution de Coraline : Toujours la même chose, au début, elle ne pense qu'à sa gueule. Elle ne veut qu'une seule chose, c'est que ses parents s'occupent de son cul. Mais elle n'obtient pas gain de cause. Et découvre (ou s'invente, allez savoir) donc ce monde parallèle, où tout lui sourit. Dans ce monde, chacun a la même vision des choses que la sorcière (qui contrôle tout, depuis le début, vu qu'elle est la seule à arriver à aller dans les deux mondes). On peut même dire que chacun est aveuglé, que chacun suit aveuglément le bon vouloir de la sorcière, sous peine de se retrouver enfermé dans la cave à jamais, comme les enfants (qui sont les seuls à ne pas avoir de boutons sur les yeux, les seuls à avoir refusé d'être contrôlés par la sorcière, également ?). Mais plus Coraline se rapproche de ce rêve, plus elle se rend compte qu'elle est, elle aussi, distante avec ses parents. Ce n'est pas le monde parallèle qui devient un cauchemar, c'est Coraline qui le perçoit comme tel. Et lorsqu'elle est trop éloignée de ses parents, il est trop tard, ils ont déjà disparu. Elle doit donc les retrouver elle-même. Et pour cela, elle ne doit plus penser qu'à sa gueule. Et là, c'est quand même très fort, car on voit également qu'elle sauve les enfants. Pas seulement ses parents. Donc, elle pense aux autres, avant de penser à elle, et s'en sort. Ce rêve a été pour elle un parcours initiatique, elle en est ressortie murie.Mais dans les deux cas, on peut croire que le monde parallèle n'existe que chez les enfants délaissés par leurs parents (même pour Wybie, vu que sa grand-mère ne se rend même pas compte de certaines de ses absences), mais il y aurait tout de même quelques incohérences... Bref.

C'est pas du tout ce côté développé qui me dérange, c'est plutôt la fin bâclée. Genre en deux secondes elle retrouve tous les yeux, j'ai trouvé ça vraiment décevant.