Et pour cause : le roman est la suite du roman, le film est la suite du film... et en profite au passage pour gommer quelques défauts du Doctor Sleep version papier.
Il est assez remarquable que King ait donné sa bénédiction à Flanagan pour intégrer ainsi l'imagerie d'un film pour lequel il n'a jamais caché son aversion, et en profiter pour transformer radicalement la résolution de l'histoire, qui en devient ici beaucoup plus puissante et émouvante.
Mais ça fonctionne, et rudement bien encore. L'intégration d'éléments des deux médiums était une gageure risquée. J'avais des doutes, complètement envolés pratiquement dès le début, avec une succession de scènes d'exposition touchantes d'une sobriété (no pun intended) bienvenue.
Loin de se reposer sur des jumpscares à la con, Flanagan sait installer une atmosphère, poser ses personnages, installer leurs relations et les situations. C'est d'une élégance qui force le respect, en ces temps de tout-venants de genre interchangeables et sans âme.
Largement supérieur au deuxième volet de Ça sorti cette année, qui réussissait l'exploit d'avoir une suite moins cohérente avec le premier film, en ayant le même casting et la même équipe technique, que Doctor Sleep ne l'est avec Shining, près de quarante ans plus tard. Un comble.
Bref une excellente surprise que je conseille vivement, y compris aux King-compatibles qui n'apprécieraient pas plus que ça le Kubrick. Celui-ci est sans doute moins austère et plus accessible, tout en demeurant très fidèle à l'esprit. Une franche réussite.
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je parles pas au cons sa les instruits
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