Non. Ca, c'est toi.

On a eu une superbe année 2014 en matières de films d'action à l'ancienne. Ce genre trop souvent maltraité dans les années 2000, où les physiques prenaient la place des acteurs. Où des catcheurs prenaient la place des acteurs sous prétexte qu'un catcheur savait jouer la comédie.

Et j'ai l'impression aujourd'hui avec ces deux gros films (par leur budget, mais on peut aussi dire par leur qualité) que sont The Equalizer et John Wick qu'on en a fini de maltraiter ce genre. Qu'on en a fini de nous filer des photographies immondes, des scénarios vus, revus, et re-revus, qu'on en a fini de voir un montage MTV, qu'on en a fini de voir du sang numérique, des plans serrés immondes, des plans d'un dixième de seconde.

John Wick n'est évidemment pas aussi bon que son concurrent avec Denzel, déjà à cause de son scénario et de son côté un peu trop série B. Mais il compense par une générosité sans pareille.

C'est bien filmé, c'est parfaitement chorégraphié, et c'est très bien monté.

Je dis pas que c'est parfait, loin de là. C'est très, très loin d'être parfait. C'est même d'ailleurs pas le meilleur Keanu de 2014 (Man of Tai Chi, bordel de merde), mais c'est un film qui te fait espérer en de lendemains meilleurs pour le cinéma d'action.

Peut-être qu'on n'aura plus à se contenter des films avec les Expendables, pour lesquels on ne daignerait jamais ne serait-ce que regarder le trailer si ce n'était pas pour ces acteurs.

Va falloir un jour que tu te trouves des combats digne d'être vraiment défendus, hein.

D'ailleurs, j'ai par la suite recherché ce qui se disait sur le film ici, et seul Chiiz n'a pas aimé.

C'est pas un problème du tout. Moi il m'a fait délirer avec ses "you owe me a life" ou "show me".

Je disais pas que c'était sa meilleure perf de l'année. Seulement que c'est son meilleur film de l'année.

J'aurais pas voulu quelqu'un d'autre que Keanu en méchant. Ca aurait perdu de son charme.

Bin merde, après Robocop, ça ?

Filez des oscars à tout le monde. Zach est génial.

Cette semaine, j'ai encore entendu que les Matrix (en particulier les 2 et 3) étaient des merdes prétentieuses aux discours philosophiques de bas étage et à la subtilité d'une huître. Et, le hasard faisant bien les choses, je suis tombé sur Matrix 2 à la télé, tout à l'heure. Et comme depuis 10 ans, je ne comprends toujours pas qu'on puisse lui reprocher ça.

Compte tenu que je trouve ce second épisode au moins aussi révolutionnaire que le premier en terme d'action pure, j'aimerais comprendre. Ou du moins, j'aimerais comprendre ce que les gens attendent. Je sais que nam va me dire qu'il faut que je trouve des combats dignes d'être vraiment défendus, mais je veux vraiment comprendre, je déconne pas.

Je veux comprendre comment on peut reprocher à cet épisode 2 ses dialogues philosophiques quand, en 10 minutes, on nous balance une pensée sur le libre arbitre, une métaphore de l'écran-roi comme étant Dieu et reflet de notre société, et que s'il existe un Dieu, il n'existe que s'il existe des humains.

Evidemment que ce n'est pas révolutionnaire, mais le truc est une grosse machine, un énorme blockbuster.

L'un des derniers à utiliser aussi peu d'effets numériques avant de longues années (je parle pas de la scène contre les Smith, attention à vous), comme en atteste la scène du château.

Le dernier pour lequel on a permis de construire une autoroute de plus de 25 km pour une seule et unique scène. Peut-être que les Wachows ont été zélés sur le coup, mais combient de films peuvent se targuer d'avoir une course poursuite de 20 minutes pendant laquelle on ne regarde jamais sa montre ? Et, en plus de ça, une poursuite dans laquelle on trouve 4 groupes qui s'affrontent les uns les autres.

Ce n'est pas simplement un monologue pour crier une fois de plus mon amour à Matrix, parce qu'il y a des questions que je me pose aussi par rapport à Speed Racer depuis que je l'ai vu, je me suis toujours demandé comment peut-on ne pas reconnaitre ne serait-ce que la beauté et la clarté du montage.

Bref, donc voilà, j'en profite donc que Baje soit ici pour une fois pour essayer de comprendre.

Je sais pas. On a toujours regardé des films en rêvant d'en être les héros. Et on chérissait ces moments... Ces moments où on osait rêver de plus. De se laisser emporter. De se laisser impressionner... De connaître l'inconnu. C'étaient nos moments préférés. Mais on a perdu tout ça. Autrefois on regardait des films pour échapper à notre quotidien, aujourd'hui, on veut voir des films qui nous rappellent notre quotidien, qui nous parlent de notre quotidien. Peut être qu'on a juste oublié... Qu'on est des enfants. Des rêveurs.

Désolé, c'était mon petit instant "parle comme dans le teaser d'Interstellar".

Mais bon, ça n'en reste pas moins casse-couille.