J'ai mal à ma souris.

Il m'a pas répondu quand je lui ai dit que c'était cool de parler d'incompatibilité entre HFR et ATMOS alors que pour le premier ça marchait très bien.

C'est cool de changer les méthodes de projection mais pas pour faire un truc moins bien...

A Lyon, je me souviens pas si j'avais eu le dolby atmos l'an dernier et j'ai pas vu pour cette année. Je verrai ce soir.

Justement. A mon avis, on saura jamais s'il la reconnait, lait ou pas.

Oui. Quand il vise. Pas avant, justement.

Vu qu'avant, il est pas foutu de foutre son oeil dans le viseur, on saura jamais ce qu'il aurait vu grâce au zoom. C'est sur que sans le viseur, vu la distance, c'est tendu de voir quelque chose même si on a 10/10 à chaque oeil, on est d'accord.

C'est pas si mal que ça, mais c'est quand même fait par un tâcheron, quoi.

Le découpage, la mise en scène, même les SFX sont foireux au possible et tirent complètement le film vers le bas alors que côté script, ça retient la grosse partie de la verge du comic book. L'intégration de Night Bitch pour effectuer une pirouette vis-à-vis de l'ex de Dave fonctionne même plutôt bien.

Balls To The Walls, sur le papier, ça reste un truc grand guignolesque ultra bourrin, grotesque au possible et super bas-du-front. Mais c'est marrant parce que Millar s'y fend la gueule d'une manière communicative. Ca, c'est bien repris dans le film qui intègre un paquet de vannes qui fonctionnent encore très bien à l'écran (même si la vanne caca-vomi finit par faire long feu...).

Le souci de base, c'est que rien n'est fait pour mettre l'emphase sur tout ce côté énorme, que ce soit côté action comme côté psychologie.Un viol collectif ? Evacué en 3 secondes.Une mort importante violente (2, en fait) ? Evacué de la même manière.

Rien n'a d'impact. C'est d'un morne complètement à côté de la plaque, pas aidé pour un sou par une mise en scène au ras-des-pâquerettes en mode Yes Man de première.

Les cadrages, les découpages, les combats en camera tremblotante et je ne parle même pas de la mise en scène ultra clippesque de la séquence de danse, c'est juste pas possible. Vaughn sait bien mieux ce qu'il fait, sans pour autant être un génie, mais la chute de niveau est visible à tous les instants, et clairement, c'est la faiblesse béante du film.

Ca, et un rythme qui traîne quand même bien la patte.

6/10, probablement généreux

The Hobbit 2 (HFR, VO, à Bellecour à Lyon) :

Même salle que l'an dernier, mais visuellement, pas de claque, ou tout du moins, aucune qui ne rivalise. Je suppose que l'ambiance bien plus sombre de ce 2e volet n'a pas aidé. Evidemment tous les FX et incrustations sont monumentaux.

Visuellement, trop de gros plans pour vraiment voir l'ampleur du truc. C'est un peu dommage.Et la 3D pas hyper utile.

C'est beaucoup plus rythmé que le précédent. Je me suis fait baladé tout le long et je n'ai rien vu venir. La fin tombe comme un cheveu sur la soupe. Je ne pensais pas qu'ils découperaient à cet endroit. Ca promet niveau densité pour le 3.

Sinon, niveau ajout. Evangeline Lily est toujours aussi belle, mais son intrigue avec le pseudo threesome interespèce, je suis loin d'être fan. C'est niais, complètement inutile et pas hyper subtil.

Par contre, niveau atmosphère du film, rien à dire. Il y a la quête, qui a vraiment une belle ampleur, mais des moments bien fun et amusants dans l'esprit du conte.

Musicalement, Shore continue sur sa lancée, pas de surprise particulière. Sur le son, d'ailleurs, j'ai trouvé ça moins propre que la dernière fois.

J'en ressors très impatient de voir le 3e volet.

Absolument pas le souvenir que j'en ai, mais je rejetterai un oeil.

C'est beaucoup mieux passé que le premier. Principalement parce qu'on est directement plongé dans l'action, et qu'on n'a pas à attendre 45 minutes pour qu'il se passe enfin quelque chose. Je vais sûrement critiquer ensuite le fait qu'il se passe trop de choses, mais enfin, dans celui-là l'ennui n'a pas le temps de s'installer. C'est action-action-action, si on aime ça on sera servi.

Beaucoup plus intéressant donc, mieux rythmé, avec quelques scènes de bravoure épiques qui valent leur pesant d'Arkenstone.

Mais les principaux défauts sont les mêmes, à savoir :

Les héros sont invulnérables. Ils peuvent tomber des hauteurs les plus improbables, voir des tonnes de rochers leur tomber sur la gueule, être propulsés dans des rapides où la noyade est possible à chaque instant, se faire attaquer par les plus dangereux monstres de la Terre du Milieu (des araignées géantes, des orques, un putain de dragon cracheur de flammes de l'enfer), ils s'en sortiront toujours sans la moindre égratignure, rien de cassé, pas de problème. Il y a une scène où j'ai ri - intérieurement - dans laquelle l'un d'entre eux est projeté au sol avec une réelle violence, et se relève littéralement la seconde d'après, sans aucune transition, en disant à ses camarades "Let's go." N'en jetez plus, c'est trop.

Le problème est bien que Jackson et son équipe ont pris un livre pour enfants, dans lequel bien évidemment les héros ne courent jamais véritablement aucun danger, et en ont fait un Lord of the Rings 2, car il était hors de question de laisser sur le côté les fans de la première trilogie qui voulaient de l'épique et du spectaculaire. C'est bien joli, mais ça se fait donc aux dépends de toute implication envers les personnages, dont on ne craint jamais pour l'intégrité physique. Oh, il y en a bien un qui est (légèrement) blessé à un moment, mais il se remet très vite, ne vous inquiétez pas les enfants. Sauf que c'est tout sauf un film pour enfants, c'est bien trop intense et violent. Jackson a donc le cul entre deux chaises, obligé de s'en tenir (malgré les innombrables ajouts) à la trame principale du bouquin, mais devant respecter le style et l'ambiance du SdA malgré tout.

Corollaire à ce qui précède : les scènes d'action sont interminables. Il y en a deux grosses, et elles auraient chacune largement pu faire moitié moins de temps. La scène des tonneaux, particulièrement, n'en finit paaaaaas. Et, bon dieu, d'où viennent tous ces orques ? Outre qu'ils sont incapables d'atteindre des cibles situées à quelques mètres d'eux (c'est vraiment ridicule au bout d'un moment), ils passent très vite d'antagonistes menaçants à simple chair à canon (enfin, à arcs et flèches). Et ceux qui les combattent sont également beaucoup, beaucoup trop forts, par rapport à ce qu'ils sont censés être.

La seconde énorme séquence d'action implique Smaug, et là encore, c'est beaucoup trop long. Alors le dragon est joli, et il y a certains plans qui ont dû demander un boulot considérable de la part de l'équipe technique, c'est certain. Mais une nouvelle fois, invulnérabilité des héros + péripéties à n'en plus finir = on finit par ne plus y croire du tout. Je croyais à tout dans le SdA parce que, mine de rien, aucune séquence ne donnait l'impression de ne pas être à sa place. Les grandes séquences d'action impliquaient des armées gigantesques, et pas nos seuls héros contre des ennemis bien trop forts pour eux, contre lesquels ils ne devraient avoir aucune chance.

Un exemple, la scène entre Frodo et Shelob était impressionnante et terrifiante, bien qu'il n'y ait qu'un seul adversaire. Frodo et Sam étaient vraiment en danger, et le spectateur le ressentait. Ici, ils ont décidé de monter d'un cran et ce sont des centaines d'araignées géantes auxquelles sont confrontées nos héros. Naturellement, la séquence est beaucoup moins réussie, aussi jolie soit-elle. Jackson a voulu faire plus avec moins, mais personnellement je me serais contenté d'une adaptation plus modeste et moins ambitieuse.

Malgré tout, il reste tout de même un divertissement haut de gamme, plus réussi que le premier épisode, dont les 2h40 passent comme une lettre à la Poste. Et il réussit son pari d'augmenter encore l'attente du troisième avec une fin en cliffhanger aussi osée qu'inattendue. C'est une grosse amélioration par rapport au premier film, dont je suis sorti en me demandant si j'avais vraiment envie de voir la suite.

Mon cher Peter,

J'ai eu bien du mal à réussir à lire ton avant-dernière lettre. Mon voyage débute ainsi il y a bien longtemps... Il y a 1 an.

En bon féru d'artifices inutiles que tu es, et en ayant cédé aux sirènes de Dame Holly Wood, ta lettre en troidé m'avait complètement endormi, je me dois de te l'avouer. J'avais passé plus de temps à roupiller tel un nain qu'à lire tes lignes enchanteresses. Sache tout de même que mes oreilles ne pouvaient être que bercées par le son merveilleux qui se dégageait de tes mots.

N'y vois là aucune insulte, cher ami. Je sais bien que le cinéma dans lequel je l'avais vu, dans le comté de Cannes, n'est pas le meilleur en terme de troidé. Oh, loin de là. J'imagine bien que si j'avais daigné faire le déplacement jusqu'au comté de Nice, ta troidé aurait été bien mieux accueillie par mes pupilles fatiguées par tant d'arnaques et de cache-misères. Il est vrai que dans ce comté voisin, ils arrivent à mieux déchiffrer ce nouveau procédé...

J'ai donc décidé, comme je te l'avais dit il y a de cela un an, d'attendre la nouvelle version de ta lettre, en rayons bleus. Diantre, j'étais heureux de la recevoir, cette nouvelle version. Pour sûr.

Il est vrai que j'ai fait l'idiot et me suis trompé lors de la mise à jour de notre relation épistolaire. Alors que j'aurais dû prendre la lettre prise dans une enveloppe de métal, plus communément appelée la steelbook, j'ai pris une enveloppe de bas étage. Mais ce n'était pas important. J'avais enfin le cadeau qui m'était destiné. Cette chère lettre.

Et là, qu'apprends-je ? Quelle cachotterie fais-tu dans mon dos ? Tu réserves une version longue de cette lettre à ceux qui pourront attendre encore quelques mois ?

Mon cher Peter, j'ai alors commencé à penser que tu me prenais pour une chèvre. Me prends-tu pour une chèvre ?

Soit. J'attendrai la version longue de ta lettre, j'imagine que les lignes que tu auras rajoutées seront importantes. Non ?

Ainsi, comme ta secrétaire a dû te l'annoncer, je me suis procuré cette nouvelle lettre, dans le comté du Emekavé. Et après bien d'aventures que je te tairai (je te les dirai dans une version longue de cette lettre, hihi !), j'ai enfin réussi à lire tes mots. Ou du moins, je le croyais...

En effet, ta lettre était écrite dans une langue bizarre pour laquelle il me fallait un sous-titrage. Un sous-titrage que je n'avais pas en ma possession.

Alors fuck it, mon cher Peter. Fuck. It. Ce sera ta lettre faite de rayons bleus que je lirai. Ta lettre courte. Pas ta lettre longue.

Mon cher Peter, on dit que quand on aime, on compte pas, mais je vais sérieusement commencer à compter, après tous ces coups bas que tu me réserves.

A dans 2h45 (et pas 3h, méchant), mon cher Peter, pour que je te dise enfin ce que je pense de ton conte.

Putain, on doit être deux-trois à pousser un ouf de soulagement en se rappelant que tu as décidé de t'orienter vers le cinéma plutôt que la littérature...