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Sujet n°16269 créé le 15/01/2009 à 23:20 par Fresh Prince - Vu 2331656 fois par 23088 utilisateurs
   
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Message n° 3673266, posté à 23:27 le 26/05/2013  
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tenia
koni a dit
le 25/05/2013 à 01:10
:

Voilà une remarque digne de l'ami jerome, tiens. Et sinon, le vrai problème, c'est qu'en fait, je crois que les gens en on un peu assez qu'on leur chie sur a tête. Et que finalement, rien ne justifie de ne pas être payé pour le travail qu'on fait, même si c'est pour avoir le formidable honneur d'avoir pu permettre à Kechiche de gravir les marches à Cannes. Ces gens là sont des merdes.
J'avais pas vu ça.
Je suis pas en désaccord avec ça. Tu fais un taf, tu fais des heures, c'est normal de demander un salaire en accord avec ça, et un respect pour ce que tu fais (à moins d'être incompétent, mais c'est une autre histoire).
Et si ce qui est raconté est vrai, et pas juste opportun au moment où le film est en passe (et maintenant l'est) de gagner une Palme d'Or en pleine négo de la nouvelle convention collective, y a effectivement un grand mépris de la part de Kechiche pour ses techniciens.
Ce que je souhaite pointer du doigt, c'est que ce n'est certainement ni le 1er, ni le dernier, et au vu de ce qui est raconté, certainement pas le pire.
Pourtant, étonnamment, à ma connaissance, c'est le seul témoignage récent de techniciens sur de mauvaises conditions de tournage.
Je trouve ça opportun côté timing. C'est tout.
Mais du point de vue social, t'as raison, hein, je dis pas. Je suis même tout à fait d'accord. Mais à ce moment là, les articles du même genre devraient certainement fleurir. Or, c'est pas le cas. C'est ça que je trouve louche.

--
"To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra;
Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 3673269, posté à 23:29 le 26/05/2013  
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tenia
Compil de mes dernières critiques (veuillez excuser le style absolument pourrave de certaines d'entre elles).

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"To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra;
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Message n° 3673270, posté à 23:29 le 26/05/2013  
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tenia
La rivière rouge :
En 1946, avec la volonté de s'émanciper des studios et de leurs contrats, Hawks achète les droits du roman The Chilson Trail, de Borden Chase. Le roman, basé sur des faits historiques, raconte comment Jesse Chilsom alla du Kansas au Texas, traversant la Rivière rouge, afin d'ouvrir la voie à du transport de bétail en masse. Les chiffres indiquent qu'en 1866, 250 000 bêtes auraient transités comme cela.
Hawks choisit pour cela John Wayne, plus ou moins conseillé par John Ford, qui lui demandera de prendre soin de son acteur protégé. Mais Wayne s'inquiète de jouer un personnage plus âgé qu'il ne l'est et manque de refuser le rôle. Pourtant, son interprétation de Ted Dunson, idéaliste travailleur devant progressivement mégalo et antipathique, reste mémorable, et certainement un des points forts et de sa carrière, et du film.
Face à lui, un (alors) inconnu : le jeune Montgomery Clift, charismatique en diable, et presqu'à même de voler certaines scènes au Duke. L'équipe est complétée par le toujours fort amusant Walter Brennan, contre point comique au récit, et narrateur dans la version raccourcie du film, version préférée de Hawks.
En effet, lorsque le film sort en salles, c'est dans un montage de 2h13, dont la narration se fait en suivant la lecture d'un livre, sorte de journal de bord de l'équipée. Sauf que cette narration est lourde, les pages du livre trop chargées par rapport au temps à l'écran, et tout cela contribue à allonger le rythme du film. Hawks avouera lui même ne jamais avoir compris d'où sortait ce montage, plus proche pour lui du workprint que de la version définitive, et il refera quelques coupes sur des plans qu'il estima ratés (comme cette cavalcade ridiculement cheap car tournée de manière flagrante sur des chevaux mécaniques), changeant notamment du tout au tout la narration, maintenant faite en voix off par le personnage interprêté par Brennan.
Au final, La rivière rouge est un western résolument adulte, loin du divertissement d'aventures léger qu'on peut parfois trouver dans le genre. Dunson est impitoyable au point de chercher à tuer celui qu'il aura quasiment élevé. Têtu, déterminé, il n'hésite pas non plus à abandonner sans regrets sa compagne dans les 1eres minutes du film, et ce n'est pas sa tragique destinée qui le fait particulièrement changer d'avis sur ses plans. Aucun répit, aucun repos, aucune pitié. Hawks n'hésite pas à lui mettre tout le monde à dos et à en faire un boogeyman pathétique dans la 2e partie du film.
Au milieu de tout cela surnage tout de même un des points faibles du film : le personnage de Tess Millay, joué par Joanne Dru. Le personnage n'est pas particulièrement mal écrit, mais reste assez plat, mais surtout, n'a pas été écrit pour Joanne Dru à la base, et elle a beaucoup de mal à en faire la femme forte et dure qu'elle devrait être. Et quand elle se met à déverser sa rage face à nos 2 héros en fin de film, tournant leur duel en farce, elle manque cruellement de force, et semble plus se forcer qu'autre chose.
Heureusement, la fin, prévue pas Hawks comme un joli happy end, lui qui en avait marre de tuer ses héros à la fin de ses films, n'en sera pas trop amochée, et ne saura amoindrir la force et la qualité globale du film, oeuvre épique et réaliste, mais toujours résolument humaine.
9/10

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Message n° 3673273, posté à 23:30 le 26/05/2013  
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tenia
Alexandre le bienheureux :
Le fait que le film soit proposé dans une copie aussi belle lui apporte beaucoup. Ca rend le film encore plus zen, encore plus pur, plus naturel.
Car Alexandre, c'est une ode, et plus qu'à la paresse, c'est une ode à la nature, au naturel, au carpe diem puissance 10.
On a Philippe Noiret qui ne joue plus, qui est Alexandre, ce pauvre bougre qui n'en demandait pas tant d'avoir une femme pareille, mais qui aspire simplement à un peu (bon, OK, beaucoup) de tranquillité. Ce n'est pas tant qu'il est simplet, ou fainéant, ou maladroit, non. Il serait visiblement capable de pêcher de quoi nourrir tout un village, notamment. Mais il veut juste profiter du temps, profiter de la vie, du soleil dans les champs de blé.
Autant dire que regarder ça un dimanche soir ne donne pas franchement envie de se lever le lendemain matin.
Une des seules petites choses dommage dans Alexandre le bienheureux, c'est toute cette troupe d'acteurs mise en retrait, tant dans leur utilisation que par le fait que Noiret leur vole constamment la vedette. Carmet et Pierre Richard se débatte tant qu'ils peuvent, Paul Le Person fait avec son personnage têtu jusqu'à la bêtise, mais rien n'y fait.
Et puis, il y a aussi Marlène Jobert, qui illumine la 2e moitié du film, mais se retrouve coincée dans un final expédié comme jamais, sorte de boucle bouclée semblant être écrite juste pour montrer qu'Alexandre n'est pas dupe.
Dommage car on ne voit pas le temps passer, malgré le fait que notre héros ne fait, eh bien, pas grand chose.
8.5/10

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Message n° 3673276, posté à 23:30 le 26/05/2013  
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tenia
Le cerveau :
Il y a quelque chose qui clochera toujours dans Le cerveau, probablement parce qu'il pointe péniblement à 1h54.
C'est bien dommage, car il y a une certaine hystérie souvent hilarante, avec une troupe d'acteurs dont on ne sait réellement qui est le plus intéressant, le plus amusant.
Il y a évidemment Bourvil, mais dans un style habituel, routinier, et donc peu surprenant, et pas forcément le plus amusant. Il y a Bébel, au sommet de sa forme, doté d'un personnage à l'écriture fine au niveau du timing du rire, plein de bons mots et de gouaille.
Mais il y a aussi une poignée de seconds couteaux ne déméritant pas. Eli Wallach n'est pas forcément le mieux employé, la faute à un personnage lourd et balourd, mono dimensionnel et surtout rapidement lassant. Si on peut rire un moment de son rôle de macho protecteur, quelque part autour du caïd gauche comme pas permis, cela finit par s'effriter assez vite. Qui plus est, le moteur féminin du film est d'un inintérêt certain, sorte de jolie plante sans grande utilité ou personnalité.
Mais la vraie surprise, c'est un David Niven qui semble s'amuser comme un petit fou, complètement à contre emploi, décalé mais sobre comme un Monty Python, sorte de John Cleese perdu à Paris transformant le film en folie furieuse, et volant le film à lui seul. Il faut le voir faire sa présentation animée, courir après ses sacs d'argent, ou balancer des feux d'artifices à la tronche de Wallach. Son enthousiasme de grand enfant est extrêmement communicatif et illumine indéniablement le film.
Oury semble avoir bien compris ça, et se garde bien de mettre Niven trop en retrait, et c'est probablement la force (mais aussi la faiblesse) du film : réussir bon gré mal gré à entre-croiser 3 lignes narratives. Le souci, c'est le manque de sens du rythme et de cohésion dans cette narration parallèle, certains passages étant bien moins intéressants, bien moins drôles que d'autres. De plus, Oury et Thompson n'étant pas Audiard, le film joue moins sur la truculence des dialogues que sur une comique de situation qui peut faire mouche, mais manque trop souvent sa cible. Aujourd'hui, on aura donc bien du mal à voir dans Le cerveau un équivalent des sommets de la comédie française "classique" comme la trilogie Lautner / Audiard / Ventura, ou le diptyque Bourvil / De Funès Le corniaud / La grande vadrouille.
Reste donc, cependant, une hystérie progressive qui fait du bien au film, et l'envoie progressivement vers quelque chose de fondamentalement fun et rigolard, qui plus est aidé par l'enthousiasme de Niven, et donne au film une 2nde partie bien plus enlevée et autrement moins oubliable.
7.5/10

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Message n° 3673277, posté à 23:31 le 26/05/2013  
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tenia
Love Exposure :
C'est effectivement complètement barré, change de direction toutes les 20 minutes, et ça dure 3h52 sans le générique de fin.
Et pourtant.
En commençant par les évidences, la durée extrême de Love Exposure est assez éprouvante. Non pas que ce soit ennuyeux (étonnamment, pas vraiment, d'ailleurs), mais c'est effectivement très long, et ce n'est pas le visuel DV numérique TV Drama du film, boucles musicales jusqu'à l'indigestion incluses, qui aide à faire passer la pilule plus facilement.
Pourtant, c'est aussi ce qui est complètement fendard avec Love Exposure : en passant du coq à l'âne toutes les 20 minutes, en rebondissant d'un point de vue à un autre, on finit par se prendre au jeu. Déjà, parce que ce foutoir ambulant totalement foutraque est, mine de rien, régulièrement hilarant dans un second degré souvent assumé, mais parce qu'on finit aussi par jouer de la multiplicité des situations en se demandant ce que Sion va sortir de son chapeau dans la demi-heure à venir.
Soyons honnêtes, tout n'est pas du même niveau, et il parait ô combien flagrant que la longueur du film tient aussi à la redondance de certaines séquences, ou une inutile multiplication des mêmes actions. A-t'on besoin de se farcir 30 minutes de photographies de petites culottes ? Faut-il se retaper la 1/2 heure précédente mais vu par un autre personnage ? Probablement pas. Est-ce gênant ? Bonne question, dont la réponse dépend hautement de la curiosité du spectateur et sa capacité à accepter le fait d'être trimbalé par ce machin complètement portnawak.
Au final, Love Exposure est une oeuvre complètement libre de ton, de direction, complètement spontané mais hautement imparfait, et doté d'une troupe d'acteurs totalement impliqués (et quelques jolies actrices assez hum hum). C'est fun, et extrêmement rafraîchissant, mais un poil épuisant.
7.5/10

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*édité à 23:33 le 26/05/2013
Message n° 3673278, posté à 23:31 le 26/05/2013  
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tenia
Samsara :
Difficile de ne pas comparer un film comme Samsara à ce qui est probablement son maître étalon, et la référence du film non-narratif à la National Geographic : Koyaanisqatsi. D'autant plus que Ron Fricke, réalisateur de Samsara (et son prédécesseur Baraka), était directeur de la photographie sur Koyaanisqatsi.
On retrouve dans Samsara la même volonté d'incorporer sur un propos thématique des images, visuellement splendides, d'un tour du monde coloré et varié. Comme Baraka, Samsara a été filmé en 65 mm dans 25 pays différents : Egypte, Inde, Thaïlande, Dubai, France, etc etc, tous permettent à Fricke de composer une carte des possibilités visuelles et culturelles offertes par le monde d'aujourd'hui. Cela permet évidemment d'obtenir des contrastes saisissants : aux coutumes de peuples indigènes et à la splendeur des roches désertiques viendront s'opposer les productions agro-alimentaires géantes, la robotique, et, dans ce qui est probablement la partie la plus WTF du film, un parrain de la pègre africain être enterré dans un cercueil en forme d'AK-47. A ce titre, Samsara possède une atmosphère plus terre-à-terre, plus proche de nous que Baraka qui visait plus des thématiques spirituelles.
Cependant, il reste difficile d'atteindre les sommets atteints par Koyaanisqatsi. Où se situe la faute ? Probablement dans une mise en scène trop simple, trop peu osée, ce qui est d'autant plus dommage que le film n'est jamais aussi frappant que lorsque la Panavision Super 70 se met à zig-zager entre les usagers du métro japonais, ou à tourner autour de pierres sculptées pendant que les jours passent à vitesse grand V en arrière plans. Couplée à une musique pas vraiment inoubliable, et au final assez quelconque et trop impersonnelle, Samsara laisse un goût d'inachevé, comme si Fricke avait simplement raté sa cible.
Avec un discours aujourd'hui redondants (les pauvres c'est triste, la guerre c'est moche, la vie c'est court) et manquant de fulgurances visuelles, Samsara devient donc une carte postale un peu naïve, certes très jolie, mais du coup beaucoup moins ludique.
7.5/10

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Message n° 3673281, posté à 23:31 le 26/05/2013  
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tenia
Berberian Sound Studio :
A la fois objet théorique, mais aussi follement improbable et divertissant, Berberian Sound Studio fait partie de ces petites perles qui sortent discrètement, sans faire de bruit, mais qui finissent logiquement par avoir leur dossier dans Positif.
Berberian, c'est le giallo des coulisses, le film d'horreur sans mort ni meurtre ni sang. A l'opposé de tout graphisme, Berberian sculpte suggestivement à contre-lumière sa galerie de personnages, dont les frustrations de la vie quotidienne se cristallise autour d'un film d'horreur (film dans le film) dont on verra jamais rien, sauf un générique (rouge sang et rappelant le Suspiria d'Argento, notamment grâce à une bande son ramenant directement au film), et une narration factuelle du contenu afin d'aider à effectuer la post synchronisation du film.
Mais le vrai film d'horreur, ne serait-ce pas plutôt celui de Gilderoy, protagoniste perdu dans un endroit, une culture, une langue qu'il ne comprend pas ? Ce qu'il y a d'amusant et hautement divertissant, c'est précisément cela : en déplaçant le regard de l'écran aux coulisses, Strickland y déplace aussi les actions : l'horreur, c'est ne plus réussir à faire chauffer de l'huile sur une poêle. Pourquoi ? Parce que ce bruitage est censé soutenir une scène où une jeune femme, supposément une sorcière, se fait enfoncer un tisonnier rougeoyant dans le vagin, façon Fulci ou Bava... L'insoutenable, dans Berberian, ce n'est donc pas cette violence, ce sont ces choux-fleurs tour à tour poignardés ou noyés et ces pastèques éclatées à coup de masses, ces femmes à qui on vrille les tympans pour les faire crier juste, ces notes de frais perdues dans l'administration du boui-boui qu'est le fameux Berberian Sound Studio.
Pourtant, porté par une durée courte (1h30 au compteur), un rythme lancinant mais avec uniquement de rares "temps morts" (appellation somme toute relative au sein d'un film où il ne se passe tout de même pas grand chose), mais surtout une mise en scène léchée et travaillée, le film prend et perd rarement de sa superbe. Et quand, dans un espèce de délire final complet, le film bascule dans le film dans le film dans le film pour ses 25 dernières minutes, il y a (pour peu que l'on adhère) de quoi jubiler comme un gosse. Est-ce notre protagoniste qui perd la boule ? Se fantasme héros d'un film italien ? Rêve tout simplement ? Il faut bien avouer : peu importe. Berberian Sound Studio, c'est avant tout un hommage à la fabrication d'un film, aux hommes de l'ombre et tout ce qui peut graviter autour, du petit artisan honnête au réalisateur imbu de lui-même. A une nuance près : ici, le projectionniste est ganté de cuir, comme un assassin. Mais alors, qui est la victime ? Nous, les personnages, ou le film lui-même ?
9/10

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Message n° 3673282, posté à 23:32 le 26/05/2013  
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tenia
Django Unchained :
Quentin Tarantino s'amuse. C'est indéniable, et ça fait vingt ans que ça dure. Et après avoir fait des films de gangsters qui s'entre-tuent joyeusement, par avidité, vengeance ou hasard, le voilà qui se met à faire des films dans des contextes historiques.
Après un Inglourious Basterds monté avec les pieds (et plombé par la partie française du casting), qui lui-même faisait suite à un Death Proof laborieux (et pas vraiment aidé par la rallonge de 20 minutes afin de le séparer de son Planet Terror de collègue), il faut bien dire qu'on attendait avec impatience le film où QT se ferait à nouveau plaisir sans oublier le spectateur en route. Non pas que le cinéaste ait perdu la main visuellement parlant, mais il est clair que d'un point de vue script, on pouvait décemment attendre un retour au niveau de Kill Bill.
Django Unchained signe probablement ce retour.
Haut en couleurs, mais souvent fun, rarement long, et surtout ultra léché, Django Unchained revisite le western spaghetti en mode QT, c'est à dire à travers le prisme habituel du réalisateur : hémoglobine coulant gratuitement à flots, caméos et références à gogo, bande son piquant à droite à gauche (mais détonnant, précisément, par les nombreuses pistes modernes la composant en partie, du gros rap US qui tâche de Rick Ross à la soul gospel de John Legend), bref, les habitués ne seront pas dépaysés. Là dessus, QT reste QT et maîtrise son langage cinématographique dans ce qui est probablement son plus beau film formellement parlant : que ce soit les nombreux trajets à cheval, les ralentis ci et là, la photographie travaillée et ultra variée, ça sent la composition réfléchie, et il faut bien dire que ça fait plaisir à voir.
Tarantino retrouve, de plus, ce qui (on l'espère) est devenu sa nouvelle trouvaille-muse : Christoph Waltz. Aussi bon que dans Inglourious Basterds, et pourvu d'une excellente dynamique avec Foxx, Waltz vole à nouveau le show, malgré un cast autrement plus uniformément exemplaire que dans les 2 films précédents de Tarantino. Si Foxx est parfois un peu figé, son charisme brut et brutal finit par l'emporter; Di Caprio livre une très bonne performance; et Samuel L Jackson fait du mieux qu'il peut en cabotinant dans son rôle assez simpliste de Noir essayant de se faire aimer des Blancs en faisant aussi bien qu'eux au jeu du négrier (dommage qu'il finisse par devenir une caricature ambulante, au trait extrêmement épais).
Pour autant, cumulant à 2h45, le film est assez long, notamment dans une seconde partie trop bavarde pour pas grand chose, et une suite de rebondissements prévisibles et linéaires, qui ressemblent, rétrospectivement, plus à un prétexte au déferlement de gunfights finaux qu'à autre chose. Même s'il on a déjà pu voir bien plus ennuyeux que ce Django, il est fort probable que le film aurait gagné à être épuré d'au moins 20 bonnes minutes, notamment dans certaines digressions ou avancées narratives trop lentement mises en place.
Cependant, notamment grâce à un humour régulier et faisant souvent mouche (même si on pourra débattre longtemps de la finesse de certains gags en fin de film, à double tranchant, et pas forcément très drôle tant l'évolution du personnage principal peut ne pas s'y prêter) et un propos progressiste efficace distillé tout le long du film (certes, pas toujours subtilement), Django Unchained signe donc le retour en forme de Tarantino qui, on ne peut que l'espérer, continuera sur cette lancée pour ses prochains films.
Mais par pitié : Quentin, reste derrière la caméra. Même si tu t'éclates (littéralement), ton (petit) rôle dans Django en est la preuve incarnée : tu joues comme un pied.
8/10

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*édité à 23:34 le 26/05/2013
Message n° 3673283, posté à 23:32 le 26/05/2013  
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tenia
L'assassin habite au 21 :
En son temps, Clouzot fut très mal perçu. La faute, évidemment, au fait que le bonhomme tourna en étroite collaboration avec la Continental, maison de production collabo dirigée de près par le gouvernement nazi de la 2nde guerre mondiale. Qui plus est, sa relation avec Suzy Delair, qui ne cachait pas alors ses sentiments pro-allemands, n'arrangeait pas vraiment les choses, et surtout, son film Le corbeau, accusé de tous les maux par tous les bords tant celui ci dérangea une France alors fragile et délationniste.
Bref, quoiqu'il en fut, Clouzot fut banni des caméras à la sortie de la guerre, jusqu'à son grand retour avec Manon, en 49, Lion d'or à Venise, mais surtout Le salaire de la peur en 53, même s'il fut dialoguiste sur Quai des Orfèvres en 47.
Voir rétrospectivement L'assassin habite au 21 70 ans après sa réalisation est assez intéressant, tant il contient des choses qui reviendront chez le réalisateur, mais des choses aussi bien plus légères que les films qui lui succéderont.
En effet, L'assassin habite au 21 est avant tout une comédie policière drôle et enlevée, et surtout menée à un train d'enfer. Les prémisses sont simples : un tueur en série, signant ses méfaits d'une carte de visite au nom de Monsieur Durand, sévit dans Paris. Toute la chaîne hiérarchique de la police est donc, évidemment, menacée de sauter devant tant d'incapacité à arrêter le malfrat. Heureusement, notre malin héros (Fresney), ainsi que sa compagne branchée sur du 220V (Delair), vont mener l'enquête dans une auberge où, d'après un indic de notre héros, se tapirait le tueur...
S'en suit un nombre incalculable de piques, de blagues plus ou moins cyniques, de déguisements et retournements en tout genre où Fresney, stoïque mais piquant, vole la vedette à une troupe d'acteurs pourtant pas en reste. Ce qui surprend encore aujourd'hui, c'est la maîtrise d'un rythme sans aucun temps mort, d'une écriture qui fait mouche quasiment à tous les coups avec une facilité désuète, malgré Suzy Delair qui, si elle est rafraîchissante et dotée d'un personnage pas forcément désagréable, pourra gentiment taper sur les nerfs tant sa Mila Malou fait un peu héroïne type : un peu co-conne, tour à tour chiante et adorable, et surtout alternativement maligne et à la ramasse.
Reste un film où l'on pourra, comme certains l'ont fait pendant 60 ans, trouver des dizaines de parallèles entre Clouzot accusé de collaboration ("oh, regardez, à la fin du film, le personnage reste le bras en l'air comme s'il faisait un salut nazi !"), le cinéma sous l'Occupation ("oh regardez, l'écrivain se fait tuer avant d'avoir pu écrire une ligne car ça aurait démasqué le tueur, c'est une métaphore de Clouzot qui était pied et poing liés !"), mais aussi regarder sans aucune arrière pensée, sauf celle du divertissement familial rondement mené.
9/10

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Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 3673288, posté à 23:34 le 26/05/2013  
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FP Unchained
OK le mec a décidé de nous flooder.

--
J'AIME FINALLY

Holding out for a hero ?
Message n° 3673291, posté à 23:35 le 26/05/2013  
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tenia
Grave. Avec des putains de blocs de critiques mal écrites en plus.
Quel enculé, je fais, les dimanches soir, j'vous jure. titter

--
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Message n° 3673292, posté à 23:36 le 26/05/2013  
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Finally
FP Unchained a dit
le 26/05/2013 à 23:34
:

OK le mec a décidé de nous flooder.
laugh

Message n° 3673309, posté à 23:45 le 26/05/2013  
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Baje
Marrant que tu aies trouvé Django un peu long. Moi qui d'habitude trouve les Tarantino interminables, j'ai pas du tout eu cette sensation, même après deux fois.
C'est sans doute parce que pour une fois j'ai trouvé les dialogues très bons du début à la fin.

--
Si être normal est d'usage, cela revient à abandonner toute chance de progrès. Qui veut être normal ?
Message n° 3673317, posté à 23:48 le 26/05/2013  
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FP Unchained
tenia a dit
le 26/05/2013 à 23:32
:

Pour autant, cumulant à 2h45, le film est assez long
Huhuhu.

--
J'AIME FINALLY

Holding out for a hero ?
*édité à 23:48 le 26/05/2013
Message n° 3673335, posté à 00:02 le 27/05/2013  
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thewildwill
Iron Man 3 c'est pas terrible en tout cas...

*édité à 00:05 le 27/05/2013
Message n° 3673346, posté à 00:12 le 27/05/2013  
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Batefer
Baje a dit
le 26/05/2013 à 23:19
:

Que c'est chiant et mal fait...
Mais trop. Je comprends tellement pas l'enthousiasme. Le fameux scénar sur lequel tout le monde se paluche n'a strictement aucun sens.

--
je parles pas au cons sa les instruits
Message n° 3673352, posté à 00:16 le 27/05/2013  
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Baje
Batefer a dit
le 27/05/2013 à 00:12
:

Mais trop. Je comprends tellement pas l'enthousiasme. Le fameux scénar sur lequel tout le monde se paluche n'a strictement aucun sens.
Certes. Mais tu y va fort en le comparant à Prometheus.

--
Si être normal est d'usage, cela revient à abandonner toute chance de progrès. Qui veut être normal ?
Message n° 3673367, posté à 00:24 le 27/05/2013  
+1.00
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Batefer
Baje a dit
le 27/05/2013 à 00:16
:

Certes. Mais tu y va fort en le comparant à Prometheus.
J'ai fait ça ?

--
je parles pas au cons sa les instruits
Message n° 3673428, posté à 02:56 le 27/05/2013  
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KoreanGuy
Nao a dit
le 25/05/2013 à 19:59
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Hansel & Gretel (2013) : vous êtes durs, c'était rigolo, et yavait plein de sang titter J'ai bien aimé que la plupart des effets spéciaux soient faits en dur (enfin en carton et en mousse), et pas en images de synthèses. Du coup c'est ridicule, mais inventif, à défaut d'être ridicule et faire mal aux yeux.
Mais oui, c'est sympa, de la bonne série B avec du sang et des "fuck", un bon nanar quoi. Je suppose qu'il ne faut pas voir la "theatrical version".

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