C'est un bon réal... il m'a fait bander pour Terminator et dans une moindre mesure avec Aliens, il m'a fait bailler, limite il m'a emmerdé pour tout le reste. T2 compris bien entendu.

Si t'enlèves la maitrise technique du monsieur, il reste pas grand chose à sur lesquelles s'extasier dans ses films.

Mais bon, j'aime pas Cameron.

J'aime pas Cameron à cause d'Avatar, mais ça m'empêche pas d'avoir bandé comme un chevreuil devant True Lies et Terminator 2. Terminator, faudrait que je le revois pour en témoigner. Et ensuite, j'ai pas vu les autres (à part Titanic)

Déjà, il n'est pas question de s'extasier, et puis pourquoi retrancher la maîtrise technique, ça me semble un peu curieux, non ? On juge quoi ? Le film qu'il a fait ou le film qu'il aurait fait si... ?

Ce mec aime les love stories et il a ses thèmes récurrents. Bon. Là où tu vois de la naïveté ou des postures culcul, je préfère voir une vision assez sombre, pessimiste, de l'humanité, mais avec l'envie d'y croire quand même. Une humanité en lutte, enfouie sous le métal, la technologie, enferrée dans l'environnement hostile qu'elle s'est elle-même crée, qui tend à disparaître, mais qu'il va aller scruter, chercher derrière les machines, toujours, pour un dernier baroud d'honneur. On peut même choisir de ne retenir que ça du barnum Titanic : un homme et une femme, pris dans une gigantesque gangue métallique, un devenir peu encourageant, mais la flamme qui subsiste, envers et contre tout. Ça en hérisse plus d'un, mais c'est sa proposition. Et même si elle n'a rien de révolutionnaire, elle a le mérite d'exister, et elle est intelligemment emballée. Tu prends pas, OK. Mais je pense pas qu'on puisse réduire son cinéma à une somme de clichés qui ne serait égale qu'à du vide intersidéral. Ça me semble vachement injuste.

En revoyant Avatar, l'autre jour, enfin à plat, débarrassé de cette 3D encombrante et des attentes démesurées, je lui ai trouvé beaucoup de charme, malgré tout - même si je me suis endormi au milieu... Et des positions relativement courageuses dans un film qui se doit d'être le plus fédérateur possible. Je trouve toujours sympa de rappeler dans ce type de cinéma que le pognon fait tourner le monde et que l'armée américaine est son âme damnée, au mépris de tout et de tous. Si c'est un message entendu par beaucoup d'entre nous depuis belle lurette, ça reste salutaire de le mettre à disposition du plus grand nombre, à l'heure des blockbusters totalement décérébrés et déshumanisants dont on nous gave à longueur d'années.

Call me un couillon de la lune, un ravi de la crèche if you want. Mais en me parlant tranquillement, les yeux dans les yeux, grâce à sa fameuse maîtrise technique, le gars réveille le curé de gauche qui sommeille en moi, et j'aime bien ça, en fait, de temps en temps. Car finalement, il ne me caresse pas dans le sens du poil de mon propre cynisme, comme c'est trop souvent le cas dans le cinéma que j'apprécie d'une manière générale, celui qui prend supposément des risques ou des positions prétendument anti-conformistes qui sont bien souvent confondantes de naïveté, pour le coup.

Je suis pas du tout un thuriféraire de Cameron, franchement, comme tout le monde, je trouve que les deux Terminator sont ses films les plus cool, mais c'est quand même dommage de balayer son travail d'un revers de la main.

Ce n'est que mon humble avis... et je balaye pas, je suis plutôt dans l'optique du tiers. Un tiers de réussites, 2 tiers de films qui m'ont fait doucement chier.

Je suis peut-être injuste envers son taf mais Titanic, Abyss et Avatar n'ont soulevé chez moi aucun enthousiasme, ni même sourire de contentement.

oulala, j'ai peur de ta critique à venir. je pense que je ne la lirai pas.

Allez, un sacré défi que voici. Tu parles bien, très bien, beaucoup mieux que moi il va sans dire. Et même si leurs arguments ne sont pas solides, ou même creux, les bons orateurs remportent toujours la mise.

Cependant l'utilisation de beaux mots et d'envolées lyriques à outrance ne constituent pas à eux seuls une ossature argumentative bien solide.

Je tiens avant tout à dire que n'ayant repéré nulle part le mot "toboggan" dans toute cette logorrhée, je présuppose que toute ta critique n'est qu'une vaste blague, ou de mauvaise foi, comme entendu entre nous.

On commence par ce que j'identifierai comme un paralogisme de composition. Tu ne connais rien de ceux qui ont ri, de bon coeur, excluant ainsi le terme "ricaner", durant cette séance sinon ce que je t'ai appris sur leur âge. Pensant ainsi éviter les attaques basées sur le jeunisme, voilà donc que je me retrouve dans la position inverse. La salle était composée d'un public de jeunes adultes, adultes et vieillards. Je ne connais pas le parcours de chacun, ni d'aucun par ailleurs, l'argument comme quoi il ne s'agirait que de cinéphiles sur le retour me semble bien acrimonieux, digne d'un...

Le fameux argument as baculum. Lorsque je pourrai apprécier cette classique histoire de remariage hollywoodien, je serai enfin devenu un grand garçon. Un nouvel argument contraignant ou de mauvaise foi.

Il est vrai qu'avec ce que je laisse entrevoir de moi sur le forum, il serait difficile de passer à côté de cette opportunité de m'infantiliser.

Je n'ai jamais abordé la notion de "morale" dans ma critique, je n'en vois d'ailleurs aucune.

La limite entre "classique" et "clichée" est très fine dans le septième art, ce pourquoi je te laisse le bénéfice du doute, du moins dans ce que tu en penses.Ce que tu considères comme classique est pourtant stéréotypé à outrance, traîne un flot de préjugés et de ramassis de bêtises qui n'ont pas grand-chose à voir avec la réalité.

Les deux personnages principaux se détestent, nous apprenons ensuite qu'ils sont divorcés. Ils s'insultent, se crient dessus, puis les deux passent à côté de la mort, et les voilà de nouveaux amoureux comme au premier jour.Aucune subtilité n'est présente à l'écran, ni dans les regards, ni dans les mots, ni dans les gestes.Trois mois plus tard, les deux tourtereaux seront de nouveau séparés car rien n'aura changé entre eux et aucun d'eux n'aura évolué.

La colorimétrie est jolie, même si je mettrai ça sur le compte du directeur de la photographie et non du réalisateur.

Je riposte à la "grande beauté formelle indéniable" par l'incapacité de Cameron, au moins à cette époque, à filmer fluidement des intérieurs confinés. La cadre est souvent incombré, rendant la lisibilité pénible. Il se peut que l'effet soit voulu pour rendre la notion de confinement à l'écran, mais elle est en totale opposition avec cette beauté formelle à laquelle tu fais référence. Il faut choisir.

Beaucoup m'avait parlé de l'esthétique d'Abyss, sur grand écran je n'y ai vu aucune harmonie, aucun plaisir de l'oeil.

Pas sophistiqués, pas écrits surtout. Ca aurait pu l'être sur un bout de nappe par n'importe quel clampin. Et c'est là que le bât blesse. A comparer aux dialogues des deux mécanos d'Alien, qui bien que basiques, ne tombent pas dans les affres de la stupidité et du déjà-vu à chaque instant. Je lui reproche ces dialogues inter-changeables, vides de substance, qui n'ont aucun intérêt à être déclamés sinon à faire rire le spectateur 30 ans après.

Encore un argument de mauvaise foi tentant de faire croire au public que j'aurais aimé trouvé une Carrie Bradshaw dans ce film, qui n'est en fait un qu'autre cliché de la femme.

On pourrait aussi estimer qu'en tant que réalisateur, il pourrait manier autre chose que la truelle ?

Tous ces personnages sont des stéréotypes hollywoodiens éculés, indignes de tout bon cinéaste. Compare-les à Ripley dans Aliens, qui arrive à survivre dans ce domaine masculin sans être pour autant facile à définir. Elle vit, elle respire et se comporte comme un être humain complexe, qui n'a pas été écrit par Cameron, pour sûr. Je demande de la subtilité, pas de la bouffe pour gonzesses pré-pubères aveugles.

Revois la première scène d'équipage d'Alien, et constante la différence. La différence entre planter ses personnages comme n'importe quel yes-man sans talent, et les poser avec grâce et brio.

Ed Harris, supposé meneur d'hommes, a le charisme d'une moule cuite et se comporte en amour comme s'il venait d'avoir 16 ans.

L'argument qui se tient. C'est mou, il y a des longueurs, mais c'est normal, il s'agit d'une histoire d'amour sous l'eau.

Il est assez drôle de parler de naïveté et de mauvaise foi alors que ce sont les seuls éléments à posséder pour ne pas réagir devant le ridicule d'une telle scène, spécialement d'un film considéré comme un chef-d'oeuvre.

Bref, tes propos ne m'ont pas réellement convaincus, tu t'en doutes bien.Je n'y vois que les soubresauts d'un cinéphile sur le retour, aveuglé par sa fibre romantique clichetonnesque et qui se sent outré à l'idée qu'on puisse même envisager qu'Abyss a très mal vieilli.

J'espère que le fait que j'écrive durant une heure et demie pour te répondre t'a démontré à quel point j'appréciais cet échange.

Toboggan ! Toboggan ! Toboggan !

Arrête ! C'est pas du tout ce que je voulais dire !

Et puis tu m'as rendu la monnaie de ma pièce :-)

Les sous-titres m'auront bien fait rire en tout cas.

"It's gigantic !" en parlant du vaisseau sur le radar à la fin : "C'est obèse !"

Question pour ceux qui faisaient de la plongée il y a déjà 20 ans, disait-on "décomprimer" en français à la place du "décompresser" d'aujourd'hui ?

Si Rourount n'a pas aimé The Abyss, c'est qu'il a forcément adoré Avatar.

Hey Le minou, on peut être meneur d'homme et avoir le charisme d'une moule, hein.