le portier qui sert à rien sauf à se faire buter comme une merde, et tout le passage final en général, avec les sbires complètement débiles.

la scène "Démasquage sur internet" m'a foutu un poil mal à l'aise. C'est suffisamment rare pour que j'en parle. Y a un côté malsain, je ne sais pas. Quelque chose de très voyeur, je ne sais si c'est une critique des médias voyeuristes, ou quoi. Mais tout le monde est là, à regarder, les 2 autres se faire tabasser, d'abord au JT (cte grosse blague) puis, une fois que "oh bah mince, ils ont coupé ! Vite, vite, ma dose de voyeurisme hardcore sur le net !" pendant qu'en coulisses, la tragédie se joue avec Katie, Mandy, et dans une moindre manière, Red Mist.Y a eu, jusqu'au retour de Hit Girl, quelque chose qui m'a gêné, quelque chose bien trop sérieux pour le film. Le pire, c'est qu'en comparaison, le passage à tabac final de HG ne m'a posé aucun problème, alors que c'est ce qui était décrié un peu partout.Mais là, comme le dit Kick Ass au début, y avait les enculés qui se mettaient à 4 pour défoncer un mec sans défense, pendant que tous les autres regardent.Et je sais pas, ça m'a foutu mal un instant, jusqu'à ce que ça reparte en baston décomplexée à nouveau.

Mais je sais pas, la manière dont l'ensemble est fait, la photo, le sadisme des sbires, et tout le monde qui regarde comme des gros cons avides de sang, le gros geek qui s'en fout à moitié, tout ce qu'il veut c'est profiter du moment pour mettre un doigt à la meuf d'à côté, etc.Jusque cet instant, toute la violence était fun, décomplexée. et puis, arrivé cet instant, paf, retour sur Terre. Ca m'a fait vlan dans la gueule, jusqu'à ce que Hit Girl revienne buter tout le monde en FPS.C'est marrant, la violence. Tant que c'est pas réaliste, une gamine peut découper des jambes avec un sabre, ça me fera marrer.Implique 2 minutes une quelconque sensibilité, et paf, il y a un petit truc.

Les deux films montrent que le mal est partout. Sauf que chez Ferrara, on comprend que le mal est partout. Chez Herzog, on nous l'explique. Mais la plus grande différence n'est pas là, sur ce point. Ferrara nous fait comprendre que l'homme est mauvais par nature. Tous les personnages de son film sont mauvais, à l'exception de la nonne. Les flics parient. Le prêtre veut savoir qui a violé la nonne (pour la récompense ? pour la justice ?), mais surtout, personne comprend qu'elle puisse les pardonner. Lorsque Keitel essaye de la corrompre, en vain, il devient fou, et ne comprend pas, mais vraiment pas, qu'elle puisse les pardonner après ce qu'ils lui ont fait. Chez Herzog, c'est l'ouragan qui a rendu les hommes mauvais (je sais plus quelle réplique de Cage nous le fait comprendre). C'est à cause de cet ouragan que les gens dealent et tuent. Pourquoi cet ouragan ? Pourquoi fallait-il une raison ? Pourquoi transposer l'oeuvre à la Nouvelle-Orléans d'après Katrina ? Allez savoir...L'oeuvre originale est nettement plus perverse. Premièrement, Keitel est père de famille, et marié. Secundo, il essaye d'arnaquer ses partenaires en leur faisant parier des équipes qu'il pense mauvaises. Mais surtout, la scène de la masturbation. Cette scène est très malsaine. On a l'impression que Keitel viole ces deux filles, sans les pénétrer. Cet acte les traumatise, on dirait même. Chez Herzog, bah... C'est elle qui fait le premier pas, et qui le branle. Seul le petit ami est choqué. Mais elle baise Cage sans scrupule. Cage qui déballe d'ailleurs quelques imbécilités, pour avoir l'air pervers, mais c'est rien.Aussi, alors que dans l'oeuvre originale on a une nonne qui se fait violer, maltraiter, et j'en passe, dans le "remake", une famille est tuée pour une affaire de drogue. Perso, le viol m'a plus choqué... Mais, concernant cette affaire, on voit bien que Keitel s'en fout, et en est intéressé que lorsqu'il a vraiment besoin d'argent. Chez Herzog, Cage a besoin de dire "je me suis toujours foutu de cette affaire". Pourquoi avoir autant besoin de tout dire, quand des images peuvent suffire ?Mais, le plus grave, je crois, c'est la fin. Le film d'Herzog se finit le mieux possible. Le flic continue ses conneries, il est promu, alors qu'il était à deux doigts de se faire virer, l'affaire se résout miraculeusement, sa pute sous crack tombe enceinte, il gagne un pari impossible, et ceux qui le faisaient chier meurent ou abandonnent. Ils abandonnent d'ailleurs sans raison.Le film de Ferrara est tout le contraire. Il perd tous ses paris, la nonne ne veut pas lui donner le nom des jeunes, tout le monde veut sa mort... Pourtant, on croit vite fait à une rédemption, parce qu'il était au bon endroit au bon moment. Il trouve alors les jeunes. Il a donc les 50 000 dollars de récompense + les 30 000 qu'il avait déjà. Mais, étant défoncé jusqu'à la moelle, il croit que c'est un signe de Dieu, et donc, qu'il doit choisir cette chance de rédemption. Il donne les 30 000 dollars aux jeunes et les laisse fuir. Pourtant, même s'il pensait que tout allait s'arranger, dés que le bus démarre, il redescend sur Terre, et comprend la connerie qu'il vient de faire. Et, au final, il se fait tuer. Parce qu'il n'y a pas de rédemption possible, l'homme est mauvais par nature, et il n'a que ce qu'il mérite. On pourrait presque voir ça comme une happy end, d'accord, mais cette fin est tellement puissante qu'on en oublie le reste.